Webinaire CRPD 30 Octobre 2025

La séance débute par la présentation des intervenants, tous deux issus de l'académie de Versailles. L'un est principal de collège et formateur, l'autre est administratrice et proviseur adjointe. L'objectif de ce webinaire est de condenser les informations essentielles pour la préparation du concours, en se concentrant sur les besoins exprimés en amont par les candidats via le groupe Facebook. Pour garantir la fluidité des échanges, il est convenu que les micros des participants resteront coupés, l'utilisation du chat étant privilégiée, sauf lors de la session de questions-réponses prévue en fin de session. La durée totale est limitée, visant une heure de présentation suivie de trente minutes d'échange.

L'analyse repose sur l'étude des meilleures copies des sessions 2023 et 2024, ainsi que sur les rapports de jury correspondants. Il est fortement recommandé aux candidats de traiter ces rapports comme des documents de travail, en surlignant les points saillants pour en extraire les attentes fondamentales du jury. L'expérience du formateur, acquise en tant que formateur académique et chef d'établissement, guide cette présentation.

Le concours est exigeant car il recherche des cadres intermédiaires dont les missions sont de haute importance, représentant le ministre dans l'établissement. Les deux épreuves, écrite et orale, exigent que le candidat présente les fameux « 3P ». Le jury observe si les candidats expérimentés, comme les CPE ou directeurs d'école, conservent leur ancienne focale professionnelle au lieu d'adopter la posture attendue de chef d'établissement. Il faut prendre de la hauteur et avoir une vision globale des enjeux.

Il faut monter d'un cran, prendre de la hauteur, voir les choses de manière globale.

Il n'existe pas de recette miracle pour la note de synthèse ; chaque candidat doit construire sa propre méthodologie en se basant sur les modèles partagés, comme ceux disponibles sur les padlets des intervenants. L'important est de choisir la méthode avec laquelle le candidat est le plus à l'aise. L'entraînement est ensuite essentiel, avec un objectif de réaliser au moins trois ou quatre notes de synthèse complètes avant janvier, en utilisant les sujets blancs disponibles sur le groupe Facebook.

Une note qui ne répond pas à la commande ne passera pas la barre d'admissibilité. Le jury évalue la capacité à délimiter le sujet, à cerner la problématique et à exploiter les documents pour proposer une synthèse cohérente. Un travail important de hiérarchisation des informations est requis. Il est demandé d'argumenter les propos en y intégrant des éléments de connaissance, ce qui distingue cette note de synthèse des exercices administratifs habituels où les connaissances externes sont proscrites.

Une erreur fréquente est de se concentrer uniquement sur la note de synthèse et de se contenter d'énumérer les pistes d'action à la fin. Même une note de synthèse très bien réalisée peut être pénalisée si les pistes d'action sont juste listées sans développement, ce qui peut coûter cher dans le classement final. Il est crucial de démontrer une maîtrise de l'expression écrite, car le futur cadre sera amené à communiquer régulièrement avec la communauté éducative.

Il est conseillé de prendre le temps de lire l'énoncé pour en extraire les mots-clés et les points de tension. Identifier le thème et noter immédiatement tout ce qui est connu sur ce thème avant de plonger dans les documents. L'enjeu principal est toujours la réussite des élèves. Le contexte (collège ou lycée, établissement spécifique) et le destinataire de la note (IA-DASEN, IPR, etc.) doivent guider la posture.

Tout est dans l'énoncé et tout est dans le sommaire, cela renseigne la nature, la thématique et la direction à suivre.

L'analyse du sommaire permet de repérer les éléments incontournables, y compris les documents pivots qui cadrent l'action du chef d'établissement, souvent issus du ministère ou des textes officiels. Il est essentiel d'identifier ce document cadre, car il dicte la politique à mettre en œuvre. Les documents pièges n'existent pas : tous les documents doivent être exploités, en identifiant leurs liens mutuels pour construire une argumentation solide.

L'introduction est primordiale, car elle est la première chose lue par les correcteurs parmi des milliers de copies. Elle doit immédiatement manifester la posture de chef d'établissement. Il est déconseillé de gaspiller de l'espace avec des en-têtes complexes (timbre, etc.), car cet espace est précieux pour développer la conclusion ou les pistes d'action. Une introduction efficace se structure souvent en trois paragraphes : le quoi (définition du sujet), le pourquoi (les enjeux et préconisations), et le troisième qui pose la problématique centrale en utilisant le vocabulaire du référentiel.

Le plan doit être clairement distingué, souvent en utilisant des marqueurs numériques clairs (petit 1, petit 2, etc.) pour éviter toute ambiguïté. Une structure en deux parties, où la seconde partie est dédiée aux pistes d'action, est jugée judicieuse car elle permet de développer et d'argumenter ces propositions. L'utilisation du vocabulaire propre aux compétences de chef d'établissement (impulser, fédérer, piloter) est un marqueur fort de la projection dans le métier.

L'apport de connaissances personnelles est nécessaire mais doit rester complémentaire et judicieux. Il ne faut pas faire une dissertation ; les connaissances doivent conforter les idées tirées des documents. Par exemple, citer le « choc des savoirs » annoncé par le ministre ou des données PISA/TIMSS pour étayer une analyse documentaire démontre une culture professionnelle actuelle, à condition de citer la source de cette connaissance (ex: circulaire de rentrée 2023).

La conclusion doit reprendre brièvement la synthèse des choix effectués et se terminer par une petite ouverture possible. Il est préférable de consacrer l'espace à cette conclusion étoffée plutôt qu'à un en-tête formel. Une conclusion bien construite permet de clore le devoir en réaffirmant le rôle du chef d'établissement comme pilote et garant du projet éducatif, en impliquant les acteurs dans une démarche de projet évaluée à court, moyen ou long terme.

Les pistes d'action constituent un élément fondamental qui révèle le pilotage du candidat. Elles doivent être en lien direct avec les axes développés dans le corps de la note de synthèse. Un écueil majeur est de les énumérer brièvement en fin de copie sans développement, ce qui nuit à la démonstration de la capacité à mettre en œuvre une politique. Il est conseillé de développer ces pistes, en montrant que le chef d'établissement ne travaille jamais seul.

Les pistes d'action doivent être inscrites dans le temps et être réalistes. Proposer une temporalité sur trois années scolaires est pertinent, car cela correspond à la durée minimale de nomination d'un chef d'établissement. Chaque piste doit être argumentée en précisant le rôle des partenaires (associatifs, institutionnels), des instances (CA, CVL, CHS) et des moyens mobilisés pour atteindre l'objectif visé. Il faut toujours expliquer le 'pourquoi' derrière chaque action.

Il est fortement recommandé de diversifier les trois pistes d'action proposées pour montrer une vision complète du pilotage. Il faut éviter de proposer trois pistes centrées uniquement sur la formation, par exemple. Il est préférable de couvrir des domaines variés comme un projet innovant (impliquant la CARDIE), un volet de travail collaboratif (impliquant le Conseil Pédagogique) et une action liée à la gestion des ressources humaines (formation continue, via l'EAFC).

Pour manger un éléphant, il faut le découper en petits morceaux.

Plusieurs conseils pratiques sont donnés pour dynamiser le devoir et assurer une bonne gestion du temps. Il est essentiel de s'entraîner à la relecture, en réservant environ 30 minutes sur les 5 heures d'épreuve pour corriger les erreurs. Bien que le jury n'ait pas publié de grille d'évaluation détaillée, les rapports indiquent quatre niveaux de copies, valorisant celles qui citent les documents, font des liens, argumentent et proposent des pistes pertinentes et réalistes.

Concernant les sigles, le réflexe à adopter est de toujours expliciter l'acronyme lors de sa première utilisation (ex: EAFC - École Académique de Formation Continue). Bien que l'appartenance à une académie spécifique ne soit pas un critère de notation, la connaissance des partenaires institutionnels est attendue. Il faut connaître les structures clés comme la DAAC (Délégation Académique aux Arts et à l'Action Culturelle) pour les projets artistiques ou la CARDIE pour l'innovation.

S'entraîner à faire au moins une fois l'exercice complet est précieux, non seulement pour la gestion du temps, mais surtout pour maîtriser la longueur de la copie. Il est conseillé de cibler ses entraînements selon ses propres limites : si la lecture est bonne, se concentrer sur la rédaction et la construction du plan. La capacité à se projeter dans le métier et à proposer des actions innovantes, non présentes dans les documents, est un facteur de différenciation majeur.