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    TOUT le programme du BAC PHILO en 1H !

    Valuable insights

    1.Méthode de révision philosophique efficace pour le bac: La méthode préconise de se concentrer sur quatre à cinq auteurs majeurs maîtrisés en profondeur, plutôt que de survoler cinquante auteurs superficiellement, optimisant ainsi le temps de révision.

    2.Les niveaux de la conscience et la réflexivité: La conscience se décline en spontanée (éveil), réflexive (conscience d'être conscient, nécessaire à la liberté selon Sartre), et morale (jugement du bien et du mal).

    3.L'inconscient freudien remet en cause la maîtrise du moi: Freud postule que le moi conscient n'est que la partie visible de l'esprit; des désirs refoulés dans l'inconscient, gérés par le surmoi, parasitent constamment la conscience.

    4.Devoir kantien contre liberté radicale sartrienne: Kant établit un devoir moral rationnel et universel basé sur la raison, tandis que Sartre insiste sur la liberté fondamentale de l'individu, qui doit assumer ses choix sans excuse.

    5.Le travail comme objectivation de l'esprit humain: Le travail permet à l'homme de dominer la nature en transformant la matière brute selon une idée préalable, objectivant ainsi son esprit, contrairement à l'animal programmé.

    Introduction à la méthode de révision

    Une méthode d'enseignement de la philosophie, éprouvée sur plus de dix ans, est présentée pour réviser l'intégralité du programme du baccalauréat général en un temps record. Cette efficacité repose sur une sélection rigoureuse des références et une concentration sur deux ou trois auteurs maximum par notion. L'objectif est d'assurer une maîtrise approfondie des systèmes de pensée plutôt que d'accumuler des connaissances superficielles sur de nombreux philosophes, permettant ainsi une meilleure exploitation dans les dissertations.

    Optimisation des auteurs et des notions

    Les cours classiques multiplient les auteurs pour varier les paysages intellectuels, mais cela nuit à la mémorisation et à la profondeur de l'analyse. Le correcteur préfère constater la maîtrise de quatre ou cinq penseurs majeurs, dont les idées peuvent être appliquées à travers les différentes notions du programme. Cette approche permet de gagner un temps substantiel lors des révisions tout en assurant une restitution plus solide des concepts clés.

    • Définitions essentielles à retenir.
    • Une problématique centrale.
    • Deux ou trois auteurs majeurs maximum.

    L'importance de l'ordre séquentiel des fiches

    Il est crucial de suivre l'ordre suggéré pour les révisions. Cet ordonnancement permet de renforcer progressivement la compréhension d'un auteur spécifique, comme Sartre, rencontré dans la première fiche, puis réutilisé dans les fiches suivantes. Cette récurrence assure une imprégnation naturelle du système de pensée de l'auteur, améliorant sa restitution écrite lors de l'examen.

    La Conscience et ses dimensions

    Le terme de conscience présente plusieurs acceptions. La première est la conscience spontanée, synonyme d'état d'éveil ou de présence, observable même chez l'animal qui est conscient de son environnement, comme un chat face à une souris. Cependant, l'animal n'accède pas au second niveau, la conscience réflexive, qui implique la capacité de se percevoir soi-même, d'être conscient d'être conscient. Cette réflexivité nécessite une distance avec soi-même, une capacité que l'enfant en bas âge ou l'animal ne possède pas, car ils obéissent immédiatement à leurs pulsions.

    Conscience morale et accès à la connaissance

    Le troisième sens est la conscience morale, qui permet de distinguer le bien du mal. Chaque niveau est hiérarchique, la conscience morale exigeant la conscience réflexive, elle-même nécessitant l'éveil. Les sujets portant sur la conscience interrogent souvent sa valeur, qu'elle soit épistémique (connaissance de soi), morale ou existentielle (accès au bonheur, à la liberté).

    La seule chose qui ne peut pas être une illusion c'est précisément que je suis en train de ressentir cette illusion.

    Descartes fonde sa certitude absolue sur le fait que l'existence même de la pensée est indubitable : le fameux « je pense, donc je suis ». Par contraste, Freud s'oppose à cette vision, affirmant que le moi conscient n'est pas le maître de la maison. Pour lui, la conscience n'est que la partie émergée de l'esprit, constamment parasitée par un inconscient possédant ses propres désirs, ce qui invalide l'équivalence entre conscience et liberté ou certitude.

    L'Inconscient et la structure psychique

    L'inconscient se définit d'abord comme tout ce qui se déroule dans le corps ou l'esprit sans intervention consciente, comme la digestion ou la respiration durant le sommeil. Le second sens, celui de Freud, introduit une dynamique interne où le moi n'est pas souverain. Des désirs refoulés dans l'inconscient ressurgissent à travers les rêves ou les lapsus, démontrant que la conscience n'est pas le centre de contrôle.

    Les trois instances psychiques freudiennes

    Freud structure l'esprit en trois instances : le Ça (l'inconscient), le Moi (la conscience) et le Surmoi. Le Surmoi est l'instance censurant les désirs et les traumatismes, les refoulant dans l'inconscient pour protéger l'individu. Cependant, cette protection peut devenir nuisible, transformant le traumatisme refoulé en symptômes pathologiques tels que les phobies ou les névroses, comme illustré par le cas d'Emma et sa phobie des magasins.

    • Transformation du traumatisme en maladie (phobies, tocs).
    • Le Surmoi agit comme un système de défense contre les pulsions asociales.
    • La psychanalyse vise à évacuer ces désirs refoulés par la parole libre.

    Bien que le Surmoi soit nécessaire pour maintenir une morale sociale en réprimant les pulsions violentes ou sexuelles, Freud note qu'un excès de cette censure rend malade. Les sujets traitant de l'inconscient interrogent souvent la tension entre la détermination par le passé (enfance) et la possibilité de libération par la parole.

    Le Devoir et l'obligation morale

    Le terme devoir recouvre deux sens distincts. Le premier est une nécessité pratique, comme devoir casser des œufs pour faire une omelette. Le second, plus pertinent philosophiquement, est l'obligation morale, qui se distingue de la contrainte physique. L'obligation morale implique que l'individu conserve la liberté de choisir d'obéir ou de désobéir, seule l'humain possédant cette conscience morale lui permettant de choisir librement entre le bien et le mal.

    La morale relative selon Sartre

    Sartre, déjà rencontré dans la notion de conscience, soutient que l'individu est fondamentalement libre, rendant impossible l'imposition d'une morale extérieure. Même la soumission à une loi religieuse est un acte de liberté. L'exemple biblique du sacrifice d'Isaac par Abraham illustre cette liberté : Abraham peut toujours refuser l'ordre divin en le considérant comme une illusion ou une voix démoniaque.

    Le soldat qui a torturé en Algérie est un [coupable] quand il dit qu'il était obligé de le faire il nie sa propre liberté d'agir et de penser.

    L'universalité du devoir chez Kant

    Kant, en revanche, fonde une morale universelle et rationnelle. Pour lui, la morale est universelle car elle repose sur la raison, principe également valable pour tous, indépendamment de la religion ou de l'orientation sexuelle. Le devoir moral kantien exige de mettre de côté les inclinations (sentiments) pour se soumettre à la raison, formulé par l'impératif catégorique : agir de telle sorte que l'on puisse vouloir que son action devienne une loi universelle.

    Philosophe
    Fondement de la Morale
    Rôle des Sentiments (Inclinations)
    Sartre
    Liberté radicale et responsabilité individuelle
    Doit être assumée, rejetant toute morale imposée.
    Kant
    Raison et universalité (Impératif Catégorique)
    Doivent être mises de côté pour agir moralement.
    Freud
    Influence du Surmoi et des désirs refoulés
    Les sentiments (affections) sont plus importants que l'universalité rationnelle.

    Freud critique la tentative kantienne de rendre la morale entièrement rationnelle, estimant que cela revient à ignorer les sentiments. Freud souligne que les préférences humaines sont basées sur des affections personnelles et non sur une universalité, suggérant qu'une morale purement rationnelle serait inhumaine.

    La Liberté métaphysique et existentielle

    La liberté est souvent perçue comme opposée au devoir moral, les contraintes morales semblant entraver les désirs spontanés. Cependant, Kant renverse cette perspective : satisfaire les désirs revient à être esclave des pulsions, tandis que l'exercice de la volonté rationnelle permet une véritable liberté d'action. Don Juan, esclave de ses pulsions séductrices, n'est donc pas libre.

    L'existentialisme sartrien et la liberté

    Sartre, dans l'existentialisme, affirme que l'homme est une créature consciente capable de se libérer des déterminismes, contrairement à l'animal programmé pour une fonction unique. L'homme n'a aucune fonction prédéfinie et doit choisir ce qu'il devient. Cette condition se résume par la formule célèbre : l'homme est condamné à être libre. Ce choix permanent peut engendrer de l'angoisse, poussant parfois à la mauvaise foi en laissant la société ou les dogmes décider à la place de l'individu.

    Le déterminisme de Spinoza

    Spinoza conteste radicalement la liberté sartrienne, arguant que tout ce qui existe est déterminé par des causes, y compris la volonté et les désirs humains. Les choix, comme opter pour des études de médecine plutôt qu'un voyage, sont le résultat de causes liées à l'éducation, à la génétique et à l'environnement social. Freud rejoindrait Spinoza ici, considérant que la conscience est déterminée par l'inconscient. Pour Spinoza, la liberté n'est qu'une ignorance des causes réelles qui nous déterminent.

    Le Bonheur, entre plaisir et devoir

    Le bonheur se distingue du plaisir ou de la joie, qui sont des états éphémères marqués par un pic suivi d'une redescente. Le bonheur, en revanche, est un état de satisfaction durable où les aspirations les plus importantes sont réalisées. Épicure préconise une vie mesurée pour atteindre ce bonheur, distinguant les plaisirs cinétiques (en mouvement, excitants et non apaisants) des plaisirs catastématiques (stables).

    La gestion des désirs selon Épicure

    • Se débarrasser des désirs non naturels (gloire éternelle, amour illimité).
    • Se focaliser sur les désirs naturels et nécessaires (boire, manger).
    • Apprendre à se passer des désirs naturels mais non nécessaires.

    Le bonheur opposé à l'impératif moral

    Aristote considère le bonheur comme la finalité ultime de toutes les actions humaines. Cependant, Kant, déjà évoqué, s'y oppose : l'impératif moral peut être contradictoire avec la recherche du bonheur. Défendre une personne agressée se fait au risque de sa vie, ce qui n'est pas une recherche de bonheur personnel, mais l'obéissance à la raison. Pour Kant, une action n'est véritablement morale que si elle est faite par devoir et non par satisfaction personnelle.

    Malheur à qui n'a plus rien à désirer il perd pour ainsi dire tout ce qu'ils possèdent.

    Rousseau, en contradiction avec Épicure, affirme que le désir est essentiel à la vie. Si la satisfaction met fin au désir, elle n'apporte pas le bonheur, car l'espérance liée au désir est ce qui nous anime. Le manque, bien que source de souffrance, est ce qui motive à vivre des expériences, contrairement à une absence totale de manque qui équivaudrait à la mort de l'élan vital.

    Religion et fonction sociale

    Le mot religion, dérivé du latin *religare*, désigne un lien à la fois transcendant (vertical, lien avec Dieu) et immanent (horizontal, lien entre les hommes par des croyances et des rites communs). La question centrale est la fonction de la religion dans la société, répondant à des besoins sociaux et existentiels. Sur le plan social, la religion aide à intérioriser une loi renforçant la morale collective.

    La morale rationnelle contre la foi

    Kant, dans la fiche sur le devoir, soutient que la religion n'est pas nécessaire pour fonder la morale, car celle-ci repose sur la raison. De plus, l'existence de Dieu ne peut être démontrée par la raison pure. La religion apporte cependant un sens à la vie et l'espoir d'accéder au bonheur véritable (le souverain bien) dans l'au-delà, si la morale est respectée ici-bas.

    La critique radicale de Freud

    Freud critique la religion en affirmant qu'elle a servi à intérioriser une forme de Surmoi dans l'esprit humain. Dans les sociétés primitives sans État ni police, l'intériorisation de la loi par la croyance religieuse permettait d'éviter la punition physique et de maintenir l'harmonie sociale. Ce Surmoi, bien qu'utile à la vie collective, peut devenir excessif, notamment en réprimant la sexualité individuelle au nom de la reproduction et de la famille.

    • Renforcement excessif du sentiment de culpabilité chez l'individu.
    • Lois particulièrement répressives envers la sexualité libre.
    • Production de maladies mentales comme la névrose obsessionnelle (toc).

    En conclusion, bien que la religion soit une illusion réconfortante nécessaire à l'organisation sociale via le Surmoi, elle finit par produire de la névrose en censurant trop sévèrement les désirs naturels de l'individu.

    Le Langage : esprit contre corps

    Le langage est un système de signes servant à la communication, mais les animaux communiquent également efficacement, par exemple par la danse des abeilles pour indiquer l'emplacement d'un champ de pollen. La question se pose de savoir si cette communication animale équivaut au langage humain. Descartes établit une différence fondamentale : le langage animal n'exprime que les besoins corporels immédiats (faim, danger, reproduction).

    Signal animal contre dialogue humain

    Même si des animaux comme le bonobo Koko maîtrisent des centaines de signes, ils les utilisent uniquement pour exprimer des besoins physiques. L'expression animale est un signal déclenchant une action (comme la fuite face à un cri de danger spécifique), mais elle ne suscite pas de discussion ou d'échange abstrait, contrairement au langage humain qui exprime l'esprit.

    Langage et objectivation de la pensée

    Si le langage exprime l'esprit, peut-on penser sans langage ? Hegel répond que non : une pensée sans langage serait obscure, prisonnière de la subjectivité (sentiments, émotions ressenties en première personne). Le langage permet au contraire de rendre la pensée objective, de l'exposer aux autres. Ce qui n'est pas mis en mots est qualifié d'ineffable, considéré par Hegel comme le degré le plus obscur de la pensée, non le plus profond.

    Freud ajoute que le langage est aussi un moyen d'exprimer l'inconscient. En thérapie psychanalytique, parler sans censure sur le divan permet d'exprimer les désirs refoulés et les traumatismes. Le simple fait de verbaliser ses angoisses auprès d'un ami allège leur fardeau, prouvant la fonction thérapeutique de l'expression linguistique.

    L'Art face à la Technique

    L'art, dans le langage courant, désigne les activités visant la création d'une œuvre esthétique (beaux-arts). Il partage un point commun avec la technique (technè, savoir-faire) : la maîtrise d'une habileté acquise par l'exercice. Cependant, Kant distingue l'art de la technique selon deux critères principaux. Premièrement, l'œuvre d'art n'est pas directement fonctionnelle, contrairement à l'objet technique (ex. : le canapé IKEA). L'art vise la contemplation, distinguant le beau de l'agréable.

    Génie créatif et singularité de l'œuvre

    Le second critère est le génie créatif. L'artisan respecte des règles prédéterminées, tandis que l'artiste bouleverse les règles, comme le cubisme de Picasso. La question centrale devient alors ce que l'artiste exprime. Pour Anderson, l'art exprime l'ineffable, ce que le langage ordinaire ne peut saisir. Bergson estime que l'ineffable est une pensée trop profonde pour être exprimée par des mots, car le langage tend à généraliser (amour, tristesse).

    • Chaque amour ou tristesse est unique et non réductible à une catégorie.
    • L'art permet d'accéder à une infinité de mélancolies différentes (ex. Nirvana vs Stromae).
    • L'œuvre d'art n'est jamais une généralité.

    Freud ajoute que l'art permet d'exprimer les désirs refoulés inconscients via la sublimation. Cette sublimation agit comme une forme de thérapie pour l'artiste, permettant d'exorciser ses troubles, comme Kurt Cobain exprimant ses troubles bipolaires à travers la musique.

    Technologie et domination de la nature

    La technique est l'ensemble des moyens pour réaliser un but, souvent combinée à la science pour former la technologie, améliorant l'existence. Le travail, sans technique, n'est que labeur. L'outil et la machine ont permis à l'homme de remplacer sa force brute par son intelligence et son habileté, rendant le travail plus intéressant.

    La main humaine : intelligence et polyvalence

    Aristote souligne que l'homme n'est pas le plus fort, mais il possède des mains, combinaison de l'intelligence et de la technique. L'intelligence est la capacité à résoudre des problèmes nouveaux, nécessitant une grande polyvalence. La main humaine, bien que peu puissante, est polyvalente et permet de fabriquer de nouveaux outils, contrairement à l'animal dont les techniques sont innées et peu malléables. L'animal est comme une console de jeux avec tous les logiciels intégrés, vite dépassée.

    Ce qui distingue le plus mauvais architecte de la plus experte abeille, si ce qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

    L'arraisonnement de la nature par la technique moderne

    Heidegger affirme que la technique moderne tend à considérer la nature uniquement comme un stock de ressources disponibles, ce qu'il nomme l'arraisonnement de la nature. L'homme soumet la nature à sa raison pour en extraire toute l'énergie disponible. Si la technique est la marque de l'intelligence humaine, elle risque de devenir un outil de domination dévastateur pour l'environnement et l'humanité elle-même.

    Le Travail comme dépassement de l'animalité

    Le travail désigne toute activité de transformation d'un matériau brut, incluant le rôle de la femme au foyer qui transforme des matériaux pour la cuisine et éduque les enfants. Le travail est une activité nécessaire pour transformer la nature hostile et, plus profondément, pour transformer la nature animale de l'homme afin qu'il devienne un être humain. Bien que souvent pénible, le travail est aussi une source d'épanouissement qui humanise.

    L'objectivation de l'esprit dans la matière

    Hegel explique que le travail permet de dépasser l'animal, qui vit en symbiose immédiate avec la nature. L'homme, par son esprit, domine et transforme la nature hostile (labourer, moudre, cuire). En contemplant l'objet fabriqué (un gâteau, une maquette), l'individu reconnaît son propre projet mental extériorisé dans la matière, ce que Hegel nomme l'objectivation de l'esprit.

    L'aliénation marxiste du travail moderne

    Le travail devient horrible lorsque l'ouvrier ne peut plus se reconnaître dans le produit de son labeur. La technique moderne, en augmentant la productivité par le travail à la chaîne, crée une forme de travail abrutissante. Karl Marx nomme cela l'aliénation : l'ouvrier perd le contrôle sur son acte. Cette aliénation est double, car le patron capitaliste s'approprie la valeur créée par l'ouvrier (expropriation de la plus-value), ne laissant à ce dernier que de quoi survivre.

    La Justice : légalité et légitimité

    La justice peut être entendue au sens du droit positif, c'est-à-dire les lois posées par les codes (pénal, civil). C'est la légalité. Cependant, la légalité ne garantit pas la légitimité morale. L'exemple des lois antisémites de Nuremberg montre que ce qui est légal peut être moralement injuste. Il faut donc chercher une forme supérieure de justice, le droit naturel, qui n'est écrit nulle part mais constitue une norme morale universelle (ne pas tuer, ne pas voler).

    La relativité des lois humaines

    Pascal souligne la relativité de la justice légale, qui varie selon les époques et les pays. Ce qui est justice en deçà des Pyrénées (légalité du cannabis en France) est erreur au-delà (légalité en Espagne). Il est donc insuffisant de se fier uniquement aux codes de lois pour déterminer la véritable justice.

    Critères marxiste et libertarien de la justice

    Karl Marx identifie le critère véritable de la justice à l'égalité, résultant de la fin des rapports de domination entre classes sociales (bourgeoisie détenant le capital et prolétariat vendant sa force de travail). La révolution est nécessaire pour mettre fin à cette exploitation. À l'opposé, le libertarien Robert Nozick soutient que la liberté individuelle est primordiale. Tant qu'un contrat est signé librement, même s'il conduit à une exploitation, il est inconcevable de répartir les richesses, car cela constituerait un travail forcé.

    L'État et le Contrat social

    L'État est l'organisation de la société par des administrations politiques et juridiques exerçant une autorité sur les individus. Les questionnements portent sur sa nécessité et sa capacité à assurer le bonheur des citoyens. Hobbes décrit l'état de nature comme une confrontation perpétuelle, une guerre de tous contre tous. L'État devient alors nécessaire pour instaurer la vie en société, les individus transférant leurs droits à un souverain unique (monarchie absolue) pour éviter la violence.

    La volonté générale chez Rousseau

    Rousseau critique le contrat de soumission hobbesien, notant que l'homme est né libre mais partout enchaîné. Dans son Contrat Social, le souverain n'est plus le roi, mais le peuple lui-même. L'individu doit se soumettre non à un droit arbitraire, mais à la volonté générale, c'est-à-dire au bien commun. L'obéissance à la loi rationnelle qu'impose la volonté générale est paradoxalement une affirmation de la liberté, car elle est dictée par la raison.

    Les sociétés sans État

    L'ethnologue Pierre Clastres a étudié des sociétés sans État chez les Indiens Guayaki et Guarani, où le chef n'est qu'un médiateur sans privilège, partageant tout. Ces sociétés n'ont pas d'inégalités sociales basées sur le profit. Néanmoins, Clastres nuance cette vision : l'absence de police est compensée par une loi inscrite dans le corps des adolescents via des rites initiatiques qui sont de véritables séances de torture.

    Nature et Culture : le propre de l'Homme

    La nature désigne l'ensemble des choses physiques et vivantes existant indépendamment de l'homme, ou bien la puissance créatrice produisant la vie (*natura*). Dans l'Antiquité grecque (cosmos), la nature était vue comme un ordre bien ordonné. Pourtant, la valeur humaine réside dans sa capacité à dépasser cette nature en la transformant, notamment en se civilisant par la culture.

    L'acquisition cumulative du savoir

    Ce qui est naturel est inné (s'alimenter, se reproduire), tandis que la culture est acquise par transmission (langue, art, technique). Si les animaux peuvent transmettre un savoir (comme le lavage des patates douces chez les macaques), ce savoir n'est jamais cumulatif. Chez l'humain, le savoir s'accumule au point qu'aucun individu ne pourrait réinventer un objet simple comme le smartphone, résultat d'un savoir qui le dépasse.

    Le danger de la censure culturelle excessive

    En maîtrisant ses pulsions animales grâce au Surmoi (renvoi à la fiche sur l'inconscient), l'homme devient civilisé. Freud, dans *Le Malaise dans la civilisation*, avertit que si cette censure est excessive, la société accumule de la violence latente qui peut exploser, comme lors de la Première Guerre mondiale. Il faut donc un équilibre : trop dominer la nature extérieure mène aux catastrophes écologiques ; trop censurer les désirs naturels mène à l'explosion de violence.

    La Raison : Rationalité et Autonomie

    La raison, au sens explicatif, cherche la rationalité, c'est-à-dire une explication fondée sur un raisonnement logique, s'opposant à l'imagination (ex. : expliquer l'éruption volcanique par la remontée du magma plutôt que par la colère d'un dieu). La raison s'oppose également aux désirs personnels ; une personne est dite raisonnable si elle ne succombe pas à toutes ses pulsions, même si elle désire quelque chose.

    L'autonomie des Lumières selon Kant

    Le mouvement des Lumières combattait l'obscurantisme. Kant définit l'homme des Lumières comme celui qui sort de l'enfance, qui ose penser par lui-même. Beaucoup préfèrent se soumettre par paresse ou lâcheté à des autorités intellectuelles ou religieuses. Suivre sa raison, dans son double sens (logique et moral), est la condition nécessaire pour être libre.

    Les limites de la raison métaphysique

    La raison n'est pas infaillible, surtout lorsqu'elle s'aventure au-delà de l'expérience. Descartes, avec son argument ontologique, pensait pouvoir démontrer l'existence de Dieu par la raison seule (un être parfait doit exister). Kant réfute cela, considérant que seul l'expérience sensible permet de confirmer l'existence d'une chose. La métaphysique, cherchant à prouver Dieu ou la cause première de l'univers, aboutit à des contradictions appelées antinomies, signalant l'échec de la raison lorsqu'elle dépasse son champ d'application expérientiel.

    La Science et la quête de la Vérité

    Dans l'Antiquité, la science (*episteme*) était un savoir démonstratif, se distinguant de l'opinion (*doxa*). Aristote considérait que la science impliquait des raisonnements logiques, y compris pour déduire l'existence d'une cause première. La science moderne, depuis Galilée au XVIIe siècle, est focalisée sur l'expérience et la mathématisation de la réalité. L'expérimentation systématique est couplée à la technique, donnant naissance aux technosciences (ex. : lunette astronomique).

    Le progrès scientifique et ses dangers

    Ce progrès permet une meilleure compréhension du monde et l'amélioration de la vie par la technologie. Cependant, les technosciences peuvent être dangereuses. Heidegger soutient qu'elles ne sont pas neutres : elles réduisent la nature à un stock de ressources exploitables, permettant à l'homme de devenir maître et possesseur de la nature, comme le suggère Descartes. Cela conduit à des pratiques destructrices, comme l'agriculture moderne où les animaux sont vus comme de purs produits de consommation.

    La réfutabilité comme marque de la science

    Comment distinguer la science des pseudo-sciences (comme l'astrologie) ? Karl Popper explique que le discours scientifique se caractérise par son courage : il s'expose à une réfutation (falsifiabilité). Si une éclipse prédite n'a pas lieu, la théorie est remise en cause. La religion ou les pseudo-sciences, en revanche, trouvent toujours des explications pour éviter la réfutation (ex. : un miracle divin). Seule la science progresse vers la vérité en acceptant d'être réfutée lorsqu'elle se trompe.

    Les Définitions de la Vérité

    La première définition de la vérité est la vérité-cohérence ou vérité formelle : un discours est vrai s'il ne se contredit pas, comme les vérités logiques et mathématiques. Cette cohérence ne suffit pas, car un raisonnement mathématique sur l'infini peut être cohérent sans que l'existence de l'infini soit prouvée par l'expérience. Il faut donc une vérité-adéquation, où l'énoncé correspond à la réalité observée.

    La vérité-évidence et la méthode scientifique

    La troisième définition est la vérité-évidence, utilisée en sciences, où l'on s'arrête à des principes simples et indémontrables appelés axiomes (comme Euclide l'a fait). La science moderne combine ces trois formes : la cohérence logique, l'évidence des axiomes, et l'adéquation aux observations empiriques. Galilée a découvert l'héliocentrisme non seulement par la logique, mais aussi par l'observation technique (lunette).

    Saint-Augustin disais qu'est ce donc le temps si personne ne m'interroge je le sais si je veux répondre à cette demande je l'ignorent.

    L'art comme dévoilement de la vérité

    Face à l'obnubilation de l'homme moderne par la décomposition technique de la nature, l'artiste offre une autre vérité, l'aletheia (dévoilement). L'artiste restitue la poésie d'un paysage, permettant de contempler la nature pour ce qu'elle est, offrant une vérité plus subtile que celle des technosciences.

    Le Temps et l'Existence

    La définition du temps est notoirement difficile, car il est impossible de le décrire sans utiliser le mot lui-même. Une angoisse philosophique majeure est de savoir ce qui existe réellement : le passé n'est plus, le futur n'est pas encore. Cela suggère de vivre uniquement dans l'instant présent, car celui qui est prisonnier du passé est rongé par les remords, et celui obsédé par le futur est paralysé.

    Vivre l'instant présent selon Marc Aurèle

    Marc Aurèle propose de vivre l'instant présent comme remède à l'angoisse et aux regrets. Puisque seul le présent est possédé et que ce que l'on n'a pas ne peut être perdu, la crainte de la mort ou la perte du passé devient vide de sens. L'animal, qui vit dans l'instant sans projet à long terme, semble heureux car il satisfait ses besoins immédiats sans angoisse existentielle.

    L'existence précède l'essence sartrienne

    Cependant, renoncer à se projeter dans le futur serait renoncer à son humanité. Sartre définit l'être humain par sa capacité à se projeter : l'existence précède l'essence. L'homme est d'abord jeté dans l'existence et invente ensuite librement sa fonction (ouvrier, soldat, professeur), contrairement à la fourmi dont l'essence est déterminée dès la naissance. L'être humain n'est jamais figé dans une identité présente car il est toujours en projet, se tenant en dehors de lui-même (*exsistere*).

    Questions

    Common questions and answers from the video to help you understand the content better.

    Comment la méthode de révision proposée optimise-t-elle l'apprentissage du programme de philosophie du baccalauréat ?

    La méthode préconise de se concentrer sur quatre à cinq auteurs majeurs maîtrisés en profondeur, plutôt que de survoler superficiellement cinquante auteurs, ce qui optimise le temps de révision et assure une meilleure exploitation conceptuelle en dissertation.

    Quelle est la distinction fondamentale entre la conscience spontanée et la conscience réflexive selon les philosophes évoqués ?

    La conscience spontanée est l'état d'éveil, observable chez l'animal, tandis que la conscience réflexive est la capacité de se percevoir soi-même comme étant conscient, ce niveau étant jugé nécessaire par Sartre pour rendre possible la liberté humaine.

    Selon Freud, comment le refoulement des désirs par le surmoi peut-il engendrer des symptômes ou des maladies psychiques ?

    Le Surmoi refoule les désirs et traumatismes dans l'inconscient pour protéger l'individu, mais si ce refoulement est trop fort, le traumatisme se transforme en symptômes pathologiques tels que les phobies ou les névroses, rendant l'individu malade.

    Comment Kant justifie-t-il l'impératif catégorique comme fondement d'une morale universelle indépendante du bonheur ?

    Kant justifie l'impératif catégorique par la rationalité universelle. Agir moralement signifie se soumettre à la raison et mettre de côté les inclinations personnelles et la recherche du bonheur, car la morale doit être indépendante des sentiments subjectifs.

    Quelle est la critique de Spinoza adressée à l'idée sartrienne selon laquelle l'homme est absolument libre de ses choix ?

    Spinoza soutient que l'homme, comme tout objet, est déterminé par des causes extérieures à sa volonté, telles que l'éducation ou la génétique. La liberté n'est qu'une ignorance de ces causes déterminantes, contredisant l'affirmation sartrienne que l'existence précède l'essence sans contrainte.

    Pourquoi l'art est-il considéré comme plus apte que le langage ordinaire à exprimer l'ineffable et le singulier ?

    Le langage tend à généraliser les expériences (amour, tristesse), alors que l'œuvre d'art exprime quelque chose de très singulier et profond, ce que Bergson appelle l'ineffable, car aucun mot ne parvient à capturer la nuance exacte d'une expérience vécue.

    Selon Karl Popper, quel critère permet de différencier véritablement la science des pseudo-sciences comme l'astrologie ?

    Le critère distinctif est la réfutabilité, ou falsifiabilité. La science expose ses théories à une réfutation possible (ex. : une éclipse non observée), tandis que les pseudo-sciences ou la religion trouvent toujours des explications pour éviter d'être démenties, ce qui entrave leur progression vers la vérité.

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