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    L’IA va-t-elle bouleverser l’enseignement ?

    Valuable insights

    1.L'IA générative court-circuite les apprentissages fondamentaux: L'utilisation décomplexée des IA génératives est perçue comme un dressage plutôt qu'une émancipation cognitive, car elle empêche les élèves de parcourir les chemins longs et nécessaires à l'acquisition réelle du savoir.

    2.Inquiétude sur la marchandisation de l'éducation: La dépendance croissante aux outils technologiques privés soulève la crainte d'une marchandisation de l'éducation, où le profit des entreprises technologiques prend le pas sur le bien commun et le service public.

    3.Personnalisation : argument marketing ou réalité pédagogique ?: Le concept de personnalisation est fortement contesté, certains intervenants le qualifiant d'argument marketing qui masque l'incapacité des IA à reconnaître une personne, tandis que d'autres soulignent leur potentiel pour aider les enseignants à différencier.

    4.Le spectre du remplacement des enseignants demeure réel: Malgré les assurances répétées des acteurs technologiques, la crainte d'un remplacement des professeurs persiste, alimentée par des expérimentations de classes sans professeur menées à l'étranger et par l'objectif de profit des entreprises.

    5.Nécessité d'une gouvernance éthique et transparence des outils: Le débat éthique doit se concentrer sur la transparence des données, la lutte contre les biais idéologiques inhérents aux modèles privés, et l'adoption de solutions ouvertes pour garantir l'intelligibilité du système éducatif.

    Résumé de la vidéo

    L'intelligence artificielle est en train de bouleverser profondément le secteur de l'éducation et les méthodes d'apprentissage. Bien que des usages de triche aient été observés, l'enjeu principal réside dans la nature même des interactions avec ces outils. L'opinion critique suggère que ces technologies pourraient induire des techniques de dressage plutôt que de favoriser l'émancipation cognitive des apprenants, ce qui soulève des questions fondamentales sur la valeur de l'effort dans l'acquisition des connaissances.

    Aujourd'hui, on est tous un peu des cobayes en fait, on ne le dit pas. Ce ne sont pas des techniques d'émancipation d'apprentissage, ce sont des techniques de dressage en fait.

    Face à cette transformation, une alternative est évoquée : plutôt que d'investir dans des IA prétendument personnalisantes, il serait préférable d'allouer des ressources à l'embauche de personnel humain qualifié, tel que des enseignants, des CPE ou des AVS. Un enseignant humain est mieux équipé pour identifier les fragilités ou les facilités d'un élève, une tâche que les systèmes actuels peinent à gérer avec la même finesse, même si l'objectif affiché est de soutenir la pratique pédagogique existante.

    Introduction et enjeux : Tour de table des invités

    L'actualité éducative est marquée par l'annonce d'une formation obligatoire sur l'intelligence artificielle pour les élèves de 4e et de seconde, ainsi que la proposition d'une IA d'accompagnement pour les enseignants. Des statistiques révèlent qu'environ 80 % des élèves et 20 % des professeurs utilisent déjà ces outils, mais ces derniers signalent un manque criant de formation et d'accompagnement institutionnel pour naviguer dans ce nouveau paysage technologique.

    Présentation des experts et du débat

    Pour éclaircir les enjeux de cette révolution, trois intervenants sont réunis. Jada Pistili, docteure en philosophie, apporte une perspective éthique sur les agents conversationnels. Christophe Caillot, professeur d'histoire et coresponsable du groupe numérique au SNES FSU, représente le syndicat et l'analyse critique de l'école numérique. Enfin, Orian Ledroit, directrice générale de Tech France et enseignante à SciencePo Paris, offre le point de vue des entreprises engagées dans les technologies éducatives.

    Paroles d’élèves : usages concrets et limites

    Les élèves utilisent l'intelligence artificielle de manière variée, souvent pour des tâches de reformulation de cours ou pour mieux comprendre des notions complexes lorsqu'un mot dans un manuel n'est pas assimilé. L'outil agit alors comme un assistant qui mâche une partie du travail intellectuel, permettant une clarification immédiate des concepts rencontrés pendant la lecture ou l'étude.

    • Aide à la correction de textes préalablement rédigés.
    • Reformulation de cours pour une meilleure compréhension des notions.
    • Explication rapide de vocabulaire ou de concepts incompris.
    C'est plus dans le but de tricher et de faire les devoirs non faits que dans le but d'aider et de s'informer.

    Cependant, une conscience des limites demeure. Les utilisateurs reconnaissent que les informations fournies par l'IA doivent impérativement être vérifiées, car l'outil est susceptible de générer des données erronées, ce qui nécessite une vigilance constante de la part de l'apprenant.

    Diagnostic de l'IA générative : triche et court-circuit des apprentissages

    L'usage des IA génératives est devenu massif et fulgurant, les outils grand public n'ayant que deux ans et demi d'existence. Pour les professionnels de l'éducation, ces pratiques sont extrêmement problématiques d'un point de vue cognitif. L'apprentissage est intrinsèquement un chemin long, semé d'embûches et d'erreurs nécessaires pour consolider le savoir, or l'IA court-circuite cette démarche essentielle.

    Exemple concret de fraude en devoir surveillé

    Un exemple frappant de triche a été rapporté lors d'un devoir surveillé en mathématiques. Une élève utilisait des écouteurs dissimulés pour recevoir oralement les réponses générées par une IA après avoir photographié l'énoncé. Ces usages interrogent l'éthique, mais surtout le sens même des apprentissages, en les dévalorisant par un contournement total du processus d'acquisition.

    Processus d'Apprentissage Traditionnel
    Processus avec IA Générative (Court-circuit)
    Parcours long, chemin semé d'embûches et d'erreurs.
    Accès direct au résultat, absence de friction cognitive.
    Développement du courage et de la persévérance.
    Risque de dressage et d'empêchement d'accéder au savoir.

    Au-delà de la triche, l'enjeu est anthropologique : se passer d'apprendre, c'est se priver du sel de la vie et de la fierté associée à la maîtrise d'une compétence. Cette dévalorisation menace les fondements mêmes de la construction individuelle et intellectuelle.

    Effets sur l'attention et la motivation : études contradictoires

    Il est crucial de distinguer les IA grand public, non conçues spécifiquement pour l'éducation, des outils développés à des fins pédagogiques précises. Les premières génèrent des effets de bord lorsqu'elles pénètrent les classes, nécessitant une adaptation des enseignants. Les secondes, basées sur des modèles technologiques différents, sont potentiellement plus utiles pour stimuler et personnaliser les apprentissages sans les impacts négatifs observés avec les modèles généralistes comme ChatGPT.

    Le consensus scientifique sur les conséquences cognitives

    La littérature scientifique ne présente pas de consensus unanime sur les conséquences des IA génératives non éducatives. L'apprentissage repose sur quatre processus : l'attention, la motivation, la cognition (rétention) et la métacognition (conscience de l'apprentissage). Des expérimentations montrent des résultats positifs et négatifs selon les contextes d'utilisation, l'accompagnement fourni et les objectifs recherchés par les utilisateurs.

    • Découragement de l'effort en fournissant directement le résultat attendu.
    • Levier de motivation en réduisant la peur de l'échec, ce qui est un facteur central dans l'apprentissage.

    Personnalisation et « enseignant augmenté » : confrontation des visions

    L'argument selon lequel l'IA permettrait de créer des parcours d'apprentissage individualisés pour chaque élève en classe de 30 est perçu par certains comme un simple argument marketing. La personnalisation, dans ce contexte, est jugée inopérante car une IA, n'étant pas une personne, ne peut reconnaître ni s'adapter véritablement à l'individualité humaine.

    C'est exactement ce que nous proposent les marchands d'IA aujourd'hui, en fait. Et ça c'est pas ce sont pas des techniques d'émancipation d'apprentissage sont des techniques de dressage en fait.

    L'alternative de l'augmentation humaine

    Face à l'imposture de la personnalisation par machine, une autre vision préconise de ne pas introduire des outils privés – souvent écologiquement coûteux et basés sur le pillage des données – mais plutôt d'embaucher du personnel humain supplémentaire. Il est soutenu que l'État devrait investir dans des enseignants, CPE, ou AESH pour fournir un accompagnement réel, plutôt que de financer des technologies qui appartiennent à des acteurs cherchant le profit.

    Vision Technologique (Personnalisation)
    Vision Humaine (Soutien par l'Embauche)
    Utilisation d'IA pour identifier les points de blocage.
    Recrutement de personnel humain (CPE, AESH) pour un suivi ciblé.
    Soutien à la pratique pédagogique via des outils.
    Amélioration des conditions de travail par réduction des effectifs.

    À 5–10 ans : tâches automatisables et différenciation

    Dans une perspective à moyen terme, l'intelligence artificielle est envisagée comme un moyen d'augmenter l'enseignant en prenant en charge des tâches chronophages qui ne relèvent pas directement de la pédagogie. Cela inclut la gestion des emplois du temps, la préparation des cours ou encore la correction des copies, des activités qui absorbent actuellement un temps précieux des professionnels de l'éducation.

    La différenciation comme atout principal de l'IA

    L'atout central de l'IA résiderait dans sa capacité à faciliter la différenciation pédagogique. Les logiciels d'apprentissage de la lecture, par exemple, sont recommandés pour une utilisation limitée à environ 40 minutes par semaine, s'appuyant sur des études prouvant leur utilité. Cependant, il est rappelé que l'école publique actuelle est la plus reproductrice des inégalités de l'OCDE, et la technologie risque d'accélérer cette tendance si elle n'est pas encadrée.

    Gouvernance et éthique : public/privé, open source et biais

    La question de l'articulation entre l'intérêt public de l'éducation et la recherche de profit des entreprises privées est centrale. Il est noté que l'éducation collabore déjà avec des éditeurs privés pour les manuels scolaires. Cependant, le développement d'outils d'IA nécessite des investissements massifs en recherche et développement que seuls les acteurs privés peuvent souvent assumer, prenant ainsi le risque que l'État minimise.

    Le rôle régulateur de l'État

    Le rôle de l'État ne réside pas dans l'innovation pure, mais dans l'encadrement strict, la réglementation et l'imposition de la transparence. Tout logiciel éducatif déployé doit être conforme aux cadres définis par l'État, notamment le RGPD concernant les données personnelles, assurant ainsi une sécurisation minimale des systèmes mis entre les mains des enseignants et des élèves.

    Je suis un peu contre l'idée juste de qu'on soit tous des cobayes et contentes et si ça marche bien c'est OK. Si ça marche plus ou moins OK, peut-être.

    Transparence, biais et autonomie face aux outils

    L'adoption de solutions ouvertes, ou open source, est suggérée pour garantir la transparence et permettre l'intelligibilité des systèmes, notamment en ce qui concerne les données d'entraînement. Concernant les biais idéologiques, comme celui observé avec ChatGPT sur la laïcité française, les logiciels conçus spécifiquement à des fins éducatives avec le soutien de pédagogues intègrent des garde-fous pour éviter ces dérives idéologiques ou culturelles.

    Questions

    Common questions and answers from the video to help you understand the content better.

    Quels sont les risques cognitifs majeurs associés à l'usage des IA génératives par les élèves selon les professionnels de l'éducation ?

    Le risque majeur est que les IA génératives agissent comme des courts-circuits dans les apprentissages. Elles empêchent les élèves de suivre le chemin long et nécessaire, semé d'erreurs, qui est essentiel pour l'acquisition profonde du savoir et le développement de la persévérance.

    Comment les entreprises de la EdTech justifient-elles l'utilisation du terme 'personnalisation' face aux critiques syndicales ?

    Les entreprises soutiennent que leurs IA éducatives permettent d'analyser les données d'apprentissage pour identifier les points de blocage spécifiques d'un élève, offrant ainsi des moyens aux enseignants de mieux cibler leurs interventions et de différencier l'enseignement, sans viser le remplacement du corps professoral.

    Quelles sont les craintes des enseignants concernant l'introduction massive d'outils d'intelligence artificielle dans les pratiques pédagogiques ?

    La principale crainte est le spectre du remplacement, malgré les assurances contraires. Les enseignants craignent également que l'imposition d'outils privés, motivés par le profit, ne dégrade le statut de l'éducation en tant que service public et bien commun.

    Quelles solutions éthiques sont proposées pour encadrer l'IA dans l'éducation et garantir la transparence ?

    Une solution envisagée est de privilégier les technologies en source ouverte (open source) pour rendre le système enquêtable et intelligible. Il est également souligné que l'État doit imposer une réglementation stricte, notamment sur la conformité au RGPD, pour sécuriser les données.

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