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    La prochaine CRISE FINANCIÈRE arrive. À quel point sera t-elle DÉVASTATRICE ? - Thierry Philipponnat

    Valuable insights

    1.La prochaine crise financière est inévitable.: L'enjeu n'est pas l'arrivée d'une nouvelle crise, mais sa capacité à paralyser l'ensemble de la société si des mesures préventives adéquates ne sont pas prises pour éviter l'arrêt du système.

    2.La finance sert ses intérêts privés avant tout.: Bien que la finance ait une dimension d'intérêt général, ses acteurs privés cherchent constamment à faire passer leurs intérêts pour synonymes de l'intérêt général, ce qui est contesté par les experts.

    3.Déséquilibre massif entre finance et économie réelle.: L'économie financière est environ trente fois supérieure à l'économie réelle, illustrant une déconnexion majeure où la spéculation sur les produits dérivés croît exponentiellement par rapport à la croissance du PIB mondial.

    4.Les leçons de 2008 largement ignorées.: Malgré les règles post-2008, le système reste fragile, capable d'absorber seulement de petites secousses. Les faillites récentes montrent que les bénéfices restent privatisés tandis que les pertes extrêmes sont socialisées.

    5.La titrisation augmente l'opacité et le risque.: La relance de la titrisation, encouragée par l'allègement des exigences de capital pour les acheteurs, favorise l'opacité et conduit les banques à acheter des actifs risqués, augmentant le risque systémique global.

    6.Le lobbying financier domine la régulation européenne.: La puissance des lobbies à Bruxelles, forte d'un millier de personnes à plein temps, écrase les tentatives de régulation. Les responsables politiques montrent un manque d'appétit pour écouter les préoccupations de stabilité.

    7.L'IA introduit une opacité réglementaire inédite.: L'utilisation de l'intelligence artificielle crée des boîtes noires non explicables, contredisant le principe fondamental de la réglementation financière qui exige la transparence et la capacité d'expliquer les modèles de risque.

    8.L'épargne française reste vulnérable en crise.: L'épargne bancaire est garantie jusqu'à {100000 €} par le système public, mais la solvabilité de cet État garant est remise en question si toutes les banques venaient à faire faillite simultanément.

    Introduction et Aperçu de la Crise

    La question centrale n'est pas de savoir si une nouvelle crise financière surviendra, car leur apparition est certaine. L'enjeu véritable réside dans la possibilité qu'une telle crise dégénère au point d'arrêter le fonctionnement de la société. Les mesures nécessaires pour éviter cet arrêt systémique n'ont pas été prises de manière suffisante. Il est frappant de constater l'influence massive du lobby financier à Bruxelles, représentant un millier de personnes à temps plein, soutenues par les équipes de lobbying de toutes les entreprises financières européennes. Cette situation est aggravée par un manque d'appétit des responsables politiques pour écouter les mises en garde concernant la finance.

    La garantie des dépôts bancaires et la réalité économique

    L'épargne déposée sur un compte bancaire est garantie jusqu'à hauteur de {100000 €} par le système public, mais cette garantie dépend de la solvabilité de l'État lui-même. Si l'économie s'arrête, les finances disparaissent également, une réalité claire que les acteurs financiers anticipent en comptant sur une intervention étatique en cas de besoin. Une inversion de logique s'observe sur les marchés : la valorisation des entreprises ne se fait plus uniquement par rapport au profit réalisé, mais de manière arbitraire, notamment aux États-Unis. Ce que l'on nomme simplification est, en réalité, une déréglementation.

    À qui sert la finance ?

    L'économiste Thierry Philipponnat, cofondateur de Finance Watch, souligne que la finance, étant une activité économique privée, sert fondamentalement les intérêts privés de ses acteurs. Cependant, la finance possède une dimension d'intérêt général considérable, car sans elle, la société ne peut fonctionner ; l'argent est une énergie, un contrat social essentiel. La problématique spécifique réside dans la nécessité de trouver un équilibre constant entre l'intérêt privé des acteurs, qui cherchent le profit, et l'intérêt général, les premiers tentant souvent de faire croire que leurs objectifs privés coïncident avec ceux de la société.

    L'ampleur de l'économie financière face au réel

    L'illustration des dérives du capitalisme financier montre un déséquilibre stupéfiant. Si l'économie réelle, basée sur la somme des PIB mondiaux, représente environ {100000 milliards} de dollars, l'économie financière, selon les calculs, dépasse les {3 millions de milliards}. Cela signifie que la finance est environ trente fois supérieure à l'économie réelle. Cette déconnexion s'explique par la nature intrinsèquement lucrative de l'activité financière, poussant les acteurs à vouloir toujours plus, sans limite.

    • La couverture des risques (vocation initiale des produits dérivés) représente aujourd'hui moins de 10 % de l'activité totale.
    • La majorité de l'activité provient de stratégies de trading, d'arbitrage, ou de prise de position sur le dérivé pour le dérivé.
    C'est un bon résumé. Mais dès lors est-ce que la finance alimente toujours l'investissement de l'économie réelle ?

    La fraction de l'activité au service de l'économie réelle

    La finance alimente bien l'investissement dans l'économie réelle, mais cela ne représente qu'une fraction de son activité globale, une fraction qui doit être structurée et réglementée pour garantir l'intérêt de tous, des investisseurs aux consommateurs, et assurer la stabilité financière. L'examen du bilan d'une grande banque révèle que la fraction des fonds prêtés aux entreprises pour leur fonctionnement varie, selon les établissements, entre 5 et 20 %. La perception commune d'une banque comme une entreprise qui prête aux particuliers et aux entreprises pour développer leurs activités est donc très partielle dans la réalité actuelle.

    Leçons de la crise de 2008 et fragilités actuelles

    La réponse à la question de savoir si les leçons de la crise de 2008 ont été tirées est mitigée. Bien que de nombreuses mesures aient été mises en place après 2007-2008 pour éviter une répétition, le système actuel repart à la baisse dans son application. Les fonds propres des banques, qui servent à absorber les pertes, étaient extrêmement faibles avant 2008 : en moyenne, moins d'un pour cent de fonds propres pour 99 % de dettes. Une dévalorisation de l'actif de seulement 1 % entraînait la faillite.

    Amélioration relative et risques persistants

    Aujourd'hui, le ratio de fonds propres se situe dans un ordre de grandeur de 4 à 5 %. C'est une amélioration, permettant au système de résister à des tempêtes de force 3 ou 4, alors qu'il coulait auparavant. Cependant, le vent peut atteindre la force 12. Les événements du printemps 2023, avec la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) aux États-Unis et du Crédit Suisse en Suisse, illustrent cette persistance du risque. Dans le cas de SVB, l'État a dû garantir les dépôts de manière illimitée, confirmant la logique d'aléa moral où les bénéfices sont privatisés et les pertes socialisées.

    Période
    Fonds Propres Moyens
    Résistance aux Vagues (Force)
    Avant Crise 2008
    Environ 1 %
    Force 3-4 (Coulait)
    Actuellement (Ordre de grandeur)
    4 % à 5 %
    Jusqu'à Force 8 (Optimiste)

    L'intervention étatique systématique

    En Suisse, la reprise forcée du Crédit Suisse par UBS, soutenue par une ligne de crédit de la Confédération, a nécessité une intervention étatique pour stopper la panique. Ces événements montrent que les accords de Bâle ont amélioré la situation en exigeant plus de fonds propres et de liquidités, mais le système reste fondamentalement dépendant de l'intervention des États en cas de difficultés majeures. Cette dépendance se confirme également dans l'Union européenne avec des faillites bancaires italiennes et allemandes nécessitant des sauvetages étatiques.

    L'Europe de la finance et la titrisation

    L'Union européenne manifeste une volonté de relancer la titrisation, processus par lequel une banque sort de son bilan des crédits accordés (par exemple, des prêts immobiliers) en les regroupant dans un véhicule juridique vendu à des investisseurs. L'investisseur devient alors le créancier final, absorbant le risque de crédit initialement porté par la banque. La titrisation fut au cœur de la crise de 2008, notamment avec la titrisation des crédits subprime américains, accordés à des débiteurs peu solvables, basés sur la théorie erronée de l'absence de corrélation entre les défauts de paiement locaux.

    Incohérences dans l'Union des Marchés de Capitaux

    L'objectif affiché de l'Union des Marchés de Capitaux (ou Union de l'Épargne et de l'Investissement) est de financer davantage les entreprises européennes via les marchés plutôt que par le financement bancaire. Or, la mesure phare proposée par la Commission européenne pour relancer la titrisation est d'alléger les exigences en capital pour les banques qui achètent des actifs titrisés. Ceci crée une incohérence flagrante : on souhaite que les banques vendent ces actifs pour libérer leurs bilans, mais on les incite simultanément à acheter en réduisant leur besoin de fonds propres.

    • Incohérence : on veut financer l'économie réelle par les marchés, mais on encourage les banques à acheter des actifs titrisés.
    • Arbitrage réglementaire : en 2023 en France, 84 % des actifs titrisés ont été achetés par les banques elles-mêmes, ce qui signifie que l'argent reste dans le système bancaire, réduisant les fonds propres consolidés sans améliorer le financement réel.
    • Opacité : la distribution mondiale d'actifs titrisés mal notés a provoqué la panique de 2008, car personne ne savait ce qu'il détenait réellement.
    Ce que je viens de dire n'a aucun sens. C'est le discours et la proposition de la Commission européenne.

    Le mythe du manque de capitaux européens

    L'argument selon lequel l'épargne européenne (taux d'épargne de 14 à 15 % en France) ne s'investit pas assez dans les marchés de capitaux pour financer les entreprises est contestable. La circulation mondiale des capitaux est libre, et les projets à fort potentiel trouvent toujours des financements, y compris européens. De plus, environ {5000 milliards} de dollars d'épargne américaine viennent s'investir en Europe chaque année. Le véritable blocage pour un marché unique réside dans le refus politique d'établir un superviseur unique appliquant les règles de manière homogène, contrairement aux États-Unis où la taille du marché et la logique de valorisation par potentiel futur, plutôt que par profit actuel, favorisent les levées de fonds massives.

    La Spéculation sur les Devises

    Une spéculation particulière concerne le marché des devises. Alors que les transactions de change nécessaires au commerce international représentent environ {100 milliards} de dollars par jour, le volume total des transactions de change atteint quotidiennement 8200 milliards de dollars. Cela démontre une disproportion manifeste, où la finance sert les besoins réels pour seulement une infime partie de son activité. Le reste est purement spéculatif, consistant à faire de l'argent avec de l'argent, souvent via des instruments sophistiqués.

    • Seulement 1 % du marché des changes est au service de la société (commerce international).
    • Les 99 % restants servent les traders qui cherchent à réaliser des gains importants, souvent récompensés par des bonus substantiels.

    Le Régulateur : Mission et Contraintes

    Les autorités de surveillance financière, comme l'AMF en France, possèdent une mission officielle de stabilité financière et de protection des investisseurs, mais elles ont également une mission officieuse, de plus en plus marquée, qui est de promouvoir la place financière nationale (Paris, Francfort, etc.). Cette dualité crée un travail schizophrène pour les superviseurs, qui doivent concilier la protection des consommateurs avec la promotion de l'attractivité du secteur. Il est important de noter que cette situation n'est pas spécifique à l'AMF mais est commune à de nombreux superviseurs européens.

    Manque de moyens et financement paradoxal

    Les autorités de régulation européennes ne disposent pas des moyens matériels suffisants par rapport à leurs homologues britanniques ou américains. Le superviseur britannique, la FCA, possède un budget six fois supérieur à celui de l'AMF. De plus, les missions des régulateurs ont été multipliées sans augmentation correspondante des budgets. Une lecture cynique suggère que le manque de moyens est intentionnel pour limiter la supervision. Plus fondamentalement, ces autorités sont financées par des redevances prélevées sur les acteurs financiers, dont une partie est reversée au budget de l'État, transformant le superviseur en collecteur d'impôts plutôt qu'en garant de la stabilité.

    • Techniquement, il est possible d'imposer des règles si les dirigeants croient au rôle de l'État dans l'organisation de l'intérêt général.
    • La raison pour laquelle la régulation est rarement satisfaisante est l'éternelle proximité entre les puissants économiques et les puissants politiques, ces derniers étant redevables aux financiers qui ont soutenu leurs carrières.

    Finance, Société et Création Monétaire

    Une forme de finance est nécessaire dans une société complexe, car elle découle de la division du travail et de la spécialisation. L'argent fonctionne comme une convention sociale permettant de reconnaître l'équivalence économique du travail de chacun, autorisant l'achat de biens non produits. Cependant, le marché financier tel qu'il existe aujourd'hui n'est absolument pas une nécessité théorique. Il est possible d'imaginer d'autres mécanismes de création monétaire, car actuellement, 95 à 97 % de l'argent est créé par les banques privées lorsqu'elles accordent un prêt, ce qui n'est pas un état inscrit dans le marbre.

    Le pouvoir de création monétaire des banques

    Les banques ne sont pas un secteur d'activité comme les autres, car la société leur a conféré le pouvoir de créer de l'argent. En échange de ce pouvoir considérable, il est normal que la société leur impose des règles très strictes. Ce pouvoir de création monétaire, bien que non diabolique en soi, a des conséquences importantes sur la régulation et le système financier en général.

    Submergés par les Lobbies

    L'organisation Finance Watch fut créée en 2010 pour servir de contrepoids au lobby financier à Bruxelles. Ce lobby représente environ un millier de personnes à plein temps, sans compter les équipes satellites des entreprises financières. Face à une centaine de décideurs clés en matière de réglementation financière (Parlement, Commission, Conseil), le nombre de sollicitations est ingérable. Les lobbyistes, agissant comme des vendeurs, envoient des milliers de coups de fil par jour aux décideurs.

    • Au niveau des assistants parlementaires, les lobbyistes juniors nouent des liens informels, aboutissant souvent à la rédaction d'amendements par les lobbyistes eux-mêmes.
    • Au niveau des députés, les partenaires des cabinets de lobbying interviennent directement.
    • Au plus haut niveau, les dirigeants rencontrent ministres et décideurs lors de rencontres privées.
    Les lobby gagnent. La disproportion est telle que la lutte est vraiment très difficile.

    Apathie politique et double langage

    Le personnel politique, qui tourne tous les cinq ans, découvre souvent les sujets techniques au moment où ils reviennent sur le tapis, conduisant à des incohérences par rapport aux décisions prises cinq ans auparavant. Les politiques sont souvent conscients des risques, mais privilégient la compétitivité économique à court terme. Ils tiennent un double langage : en privé, ils reconnaissent les dangers pour la stabilité financière, mais publiquement, ils mettent en avant l'argument de la compétitivité, votant dans le sens des lobbies même sur des sujets où ils prétendent être en désaccord avec eux.

    L'Intelligence Artificielle dans la Régulation

    L'intégration de l'intelligence artificielle (IA) dans les services financiers pose une question considérable quant à l'adaptation des réglementations existantes. Les règles actuelles exigent que les financiers expliquent leurs modèles de risque et que la transparence soit assurée sur leurs opérations. Or, l'IA fonctionne comme un moteur doté d'une puissance de traitement supérieure à celle du cerveau humain, ce qui en fait, par définition, une boîte noire opaque et non explicable. Le PDG d'Anthropiic a d'ailleurs admis ne comprendre que 3 % des résultats de ses propres modèles.

    Le retrait de la responsabilité civile pour l'IA

    L'Union européenne a retiré de la table une directive qui encadrait la responsabilité civile en matière d'IA, même si elle était presque finalisée. Le principe de base du capitalisme stipule que si un bien ou un service est néfaste pour l'utilisateur, le fournisseur engage sa responsabilité. Retirer cette possibilité pour l'IA est perçu comme allant à l'encontre du business. Cette décision suggère que l'Union européenne choisit clairement une logique libertarienne, où seuls les intérêts privés comptent, sans État chargé de l'intérêt général.

    Crise Majeure et Dérégulation Continue

    Affirmer qu'une crise financière majeure est impossible après avoir tiré les leçons du passé est difficile à croire, étant donné l'historique des crises. Le système est mieux équipé qu'il y a 15 ans pour gérer des tempêtes modérées, mais il est évident que des tempêtes capables d'abattre le système peuvent survenir. Le fantasme n'est pas d'arrêter les crises, mais de prendre les mesures nécessaires pour que, lorsqu'elles arrivent, le système entier ne s'arrête pas, un travail qui reste inachevé.

    La finance profite des instabilités locales

    La finance n'est pas imperméable aux crises géopolitiques ou sanitaires, mais elle sait en profiter tant que l'arrêt complet de l'économie n'est pas prononcé. La volatilité générée par les annonces erratiques, comme celles de l'administration Trump, a fait exploser les profits des salles de trading. Cependant, si l'économie s'arrête, la finance s'arrête aussi, car elle dépend de l'activité réelle. Le système repose sur le non-dit du 'too big to fail' : les bénéfices sont privatisés, mais les pertes extrêmes sont socialisées, reposant sur le filet de sécurité publique.

    Le risque climatique et les actifs échoués

    Les crises écologiques, notamment climatiques, pourraient déclencher une crise financière majeure. Les engagements des 60 plus grandes banques mondiales concernant le financement des énergies fossiles représentent un montant équivalent aux subprimes de 2008, soit 1300 à 1500 milliards de dollars. Si les gouvernements décident d'agir contre le changement climatique, ces actifs fossiles perdront toute leur valeur. Si, au contraire, ils n'agissent pas, le réchauffement estimé à +3 ou +4°C entraînerait un impact sur le PIB mondial de 60 à 100 %, signifiant l'effondrement de l'économie et, par conséquent, de la finance. Les propositions de Finance Watch pour exiger des fonds propres face à ces engagements ont été bloquées par le lobbying bancaire.

    • La puissance publique (les contribuables) devra intervenir, mais l'argent public est limité, les dettes publiques étant déjà élevées (110 à 120 % du PIB).
    • Les fonds propres des banques sont insuffisants : historiquement, les banques britanniques du XIXe siècle avaient 25 % de fonds propres ; aujourd'hui, les banques européennes n'ont que 4 à 5 % de fonds propres non pondérés par les risques.

    Poursuite de la Dérégulation

    La volonté actuelle de simplifier le cadre réglementaire des marchés financiers est, de manière absolue, une déréglementation masquée. Cette tendance est alimentée par un argument comparatif : si une zone économique (États-Unis, Royaume-Uni) régule moins, les institutions financières européennes se retrouveront en désavantage comparatif. Il en résulte une course vers le bas où chaque zone est obligée de réduire sa régulation pour maintenir la compétitivité de ses acteurs financiers.

    Les avertissements des superviseurs ignorés

    Les superviseurs bancaires les plus expérimentés ont alerté la Commission européenne. Des figures comme Andrea Enria, Luis de Guindos et Emmanuel Campa ont écrit pour signaler que l'Europe ne respectait plus les accords de Bâle. Cependant, le Parlement européen a ignoré ces avertissements, craignant d'apparaître comme anti-business. Cette pression politique conduit même des superviseurs, comme Michael Bar, à se déjuger publiquement après avoir initialement défendu la stabilité avant tout, prouvant que la spirale vers la dérégulation est enclenchée, même avant l'administration Trump.

    Nouvelles Modes Financières : ETF et Cryptomonnaies

    L'investissement dans les ETF (Exchange Traded Funds) et les actions fractionnées par les jeunes investisseurs n'est plus de l'investissement au sens noble du terme. Acheter un ETF revient à acheter un petit peu de tout le marché, exposant l'épargne à la hausse comme à la baisse globale, sans avoir fait de choix pertinent sur l'allocation de capital à un projet spécifique. Ce comportement fait disparaître la fonction noble du financier : réfléchir à allouer du capital à un projet risqué mais potentiellement rentable.

    Les cryptomonnaies : une illusion spéculative

    Les cryptomonnaies sont considérées comme une illusion spéculative supplémentaire et ne constituent pas des monnaies. Bien que la technologie sous-jacente (DLT) puisse être intelligente, la nature même du crypto est l'opposé de la vertu financière : la transparence. Le préfixe 'crypto' signifie 'cacher', ce qui est en contradiction directe avec les efforts réglementaires visant à apporter de la transparence pour remédier aux crises. La gouvernance de ces actifs est opaque, et leur usage favorise le transfert d'argent caché.

    • Il utilise la technologie DLT pour que les banques centrales gardent le contrôle de la monnaie tout en adoptant la technologie crypto.
    • Les banques commerciales s'opposent à une émission illimitée, suggérant un plafond (ex: {3000 €}), car l'euro numérique menace leur fondement : la création monétaire par le crédit commercial.

    Conclusion : Leçons Historiques

    En conclusion, un texte antique de SCE, datant de 55 après J.-C., comparant l'empereur à une citrouille, met en lumière la nécessité de séparer les affaires de l'État de celles du prince, car ce qui fait du bien au prince ne fait pas nécessairement du bien à l'État. Ce principe reste parfaitement adapté à l'environnement actuel. L'absence d'évolution significative entre l'Empire romain et l'hégémonie économique actuelle suggère que la confusion entre l'intérêt privé des puissants et l'intérêt général de la société demeure le moteur principal des dysfonctionnements financiers.

    Questions

    Common questions and answers from the video to help you understand the content better.

    Quelle est la différence fondamentale entre l'économie réelle et l'économie financière selon l'expert, et quel est leur rapport actuel ?

    L'économie réelle est mesurée par la somme des PIB mondiaux (environ 100 000 milliards de dollars), tandis que l'économie financière est estimée à plus de 3 millions de milliards. Le rapport est donc d'environ 30 fois, indiquant que la finance est largement déconnectée de l'activité économique productive.

    Comment la titrisation des subprimes a-t-elle conduit à la crise financière de 2008, malgré la théorie de la diversification ?

    La titrisation des subprimes impliquait de regrouper des crédits hypothécaires risqués (accordés à des débiteurs faibles) dans des véhicules vendus mondialement. La théorie supposait l'absence de corrélation entre les défauts de paiement locaux, mais lorsque tous les défauts se sont produits simultanément, ces véhicules, distribués partout et jugés peu risqués, ont provoqué la crise.

    Pourquoi les régulateurs financiers européens, comme l'AMF, manquent-ils de moyens suffisants pour surveiller efficacement le secteur ?

    Les superviseurs européens manquent de moyens matériels par rapport aux homologues américains ou britanniques (le budget de la FCA est six fois supérieur à celui de l'AMF). De plus, une partie des redevances perçues sur les acteurs financiers est reversée au budget de l'État, affaiblissant le financement direct de la supervision.

    Quelle est la principale raison pour laquelle les banques luttent contre l'augmentation des fonds propres ?

    La lutte contre l'augmentation des fonds propres est motivée par la mécanique du retour sur fonds propres (bénéfice divisé par fonds propres). Avoir moins de fonds propres permet de générer un ratio de retour plus élevé, ce qui est l'objectif principal dans le cadre du capitalisme financier actuel.

    En quoi l'utilisation de l'intelligence artificielle dans la finance contredit-elle les exigences réglementaires de transparence ?

    Les règles financières exigent que les modèles de risque soient explicables par les financiers. L'IA fonctionne comme une boîte noire dont même les concepteurs ne comprennent qu'une petite partie des résultats, rendant impossible l'explication et la validation des calculs de fonds propres par le superviseur.

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