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L'impact du réchauffement climatique sur le système terrestre ne suit aucune règle de proportionnalité linéaire, contrairement aux expériences quotidiennes habituelles, comme l'achat de carottes. Si l'élévation de la température moyenne globale double, passant par exemple de 1°C à 2°C par rapport à la période préindustrielle, les dégâts ne font que doubler. Au contraire, ces conséquences sont multipliées par cent, voire par mille, illustrant une croissance exponentielle ou hyperbolique.

Si l'élévation de température double, donc on passe de 1 degré à 2 degrés, les dégâts ne font pas que doubler. Ils vont être multipliés par 100 par 1000.

Pour illustrer cette non-linéarité, un parallèle avec le corps humain est pertinent. Une variation interne de 1,5°C n'est pas cinq fois plus grave qu'une variation de 1°C ; elle est fatale. Le système climatique, système complexe, réagit de manière similaire : un déplacement moyen de quelques degrés engendre un désordre localisé avec des variations de température bien supérieures à cette moyenne.

L'une des difficultés majeures pour appréhender l'ampleur du réchauffement réside dans la nature même de la moyenne globale. Les sens humains, façonnés pour évaluer les conditions locales immédiates, sont incapables de saisir ce que représente une température moyenne entre des lieux très éloignés comme Adélaïde, Tombouctou ou Brasilia.

Il est crucial de définir le contexte de cette discussion : il s'agit de l'élévation de la température moyenne de la planète par rapport à la période préindustrielle, située entre 1850 et 1900. Les données actuelles indiquent que la moyenne planétaire s'est déjà élevée de 1,2°C. Cette élévation est déjà corrélée à des événements majeurs, tels que les incendies au Canada qui ont récemment ravagé une surface équivalente à celle de la Grèce.

Selon les derniers éléments fournis par le GIEC, si le rythme actuel des rejets de CO2 est maintenu sans modification, des seuils critiques seront atteints rapidement. Ces projections ne sont pas de lointaines hypothèses, mais des échéances proches qui nécessitent une prise de décision immédiate.

L'élévation de température en elle-même ne suffit pas à décrire la crise ; ce sont les événements qui en découlent qui sont révélateurs. Des conséquences telles que le déplacement des zones endémiques de maladies ou l'affaiblissement des récoltes, comme la perte projetée de 80 % des céréales espagnoles, montrent que l'impact dépasse largement la simple statistique de température moyenne.

Il est impératif de réitérer que les dégâts climatiques ne sont pas proportionnels à l'élévation de température. L'effet est hyperbolique : un doublement de la hausse de température entraîne une multiplication des conséquences par un facteur bien plus grand, illustrant une dynamique que les modèles linéaires ne peuvent capturer.

À un seuil de 2°C, les écosystèmes subissent des pertes irréversibles. La totalité des coraux tropicaux disparaît. De plus, la moitié de la forêt française est anéantie. Le bassin méditerranéen, France incluse, subit une perte d'humidité des sols estimée en moyenne à 20 %, voire plus, affectant durablement l'agriculture et les ressources en eau.

Dès 1 degré quelque chose, on a déjà mis en route par exemple la fonte du Groenland et donc maintenant il suffit d'attendre quelques siècles et on sait que l'océan mondial montera d'au moins 3 à 6 mètres.

Ce lien entre l'impact sur la planète – élévation du niveau de la mer, fonte des glaces, assèchement des sols – et l'espèce humaine est fondamental. Ce n'est pas seulement l'élévation du niveau marin qui est en jeu, mais une cascade de conséquences qui affectent directement le quotidien et la survie de l'humanité.

Même avec une élévation de 2°C, la fréquence d'événements extrêmes comme les submersions marines augmente dramatiquement. Des zones côtières, notamment en Méditerranée, verront la fréquence de ces phénomènes multipliée par plusieurs centaines, rappelant des événements passés comme la tempête Xintia qui causa des décès dus à la conjonction d'une dépression et d'une forte houle.

L'impact sur les sociétés humaines se traduit par des déstabilisations économiques, sociales et politiques. La diminution des capacités agricoles entraîne des problèmes d'insécurité alimentaire, se manifestant par une inflation massive et, potentiellement, des famines dans certaines régions du monde. Ces facteurs constituent des déstabilisateurs politiques majeurs.

Ces bouleversements remettent en question l'espérance de vie, la capacité à se soigner et, fondamentalement, les régimes politiques en place. Bien qu'il soit difficile de produire une projection précise au jour près pour l'année 2067, la comparaison avec les variations climatiques passées confirme que quelques degrés de variation sur un siècle sont inédits pour l'espèce humaine et entraîneront des conséquences massives sur la prospérité et la stabilité sociétale.