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    Dr Mario Terlizzi - EME 2024

    Valuable insights

    1.Distinction des spécialités en oncologie: L'oncologie se divise entre oncologues médicaux, gérant les traitements médicamenteux, et oncologues radiothérapeutes, spécialisés dans l'utilisation des rayonnements pour traiter les cancers.

    2.Amélioration du pronostic du cancer de la prostate: Malgré une incidence stable ou croissante due au dépistage, la mortalité diminue grâce à la détection précoce et aux avancées thérapeutiques significatives des dernières années.

    3.Facteurs de risque primordiaux identifiés: L'âge avancé et l'origine ethnique (risque doublé pour les patients d'ascendance africaine ou antillaise) constituent les facteurs de risque les plus importants pour le cancer de la prostate.

    4.Le PSA, marqueur de fonction et non de diagnostic: Une élévation de l'Antigène Spécifique de la Prostate signale une activité prostatique accrue, mais peut être due à une infection ou une inflammation, nécessitant une investigation complémentaire.

    5.L'IRM, examen clé pour le diagnostic local: L'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) de la prostate est indispensable pour évaluer l'extension locale de la maladie avant la confirmation diagnostique par biopsie.

    6.Le score de Gleason guide l'agressivité: Ce score, établi sur les biopsies, classe l'agressivité des cellules cancéreuses (de 6 à 10) et détermine si la maladie est indolente ou potentiellement dangereuse.

    7.Désescalade thérapeutique pour les cancers de bas risque: Les cancers Gleason 6 strictement localisés ne requièrent aucun traitement curatif immédiat; la surveillance active est recommandée pour préserver la qualité de vie sans compromettre la survie.

    8.Équivalence des traitements curatifs localisés: Pour les cancers localisés à risque intermédiaire ou élevé, la prostatectomie radicale et la radiothérapie offrent des résultats oncologiques comparables à cinq ans.

    9.Le patient au centre de la décision thérapeutique: Dans les cas où chirurgie et radiothérapie sont équivalentes, le choix final du traitement repose sur les préférences du patient concernant les effets secondaires potentiels (urinaires, érectiles).

    10.Progrès spectaculaires en maladie métastatique: L'association des thérapies hormonales et de nouvelles molécules orales a permis de faire passer la survie médiane des cancers métastatiques à plus de six ans en 2024.

    Introduction et Anatomie de la Prostate

    Le présentateur, radiothérapeute à l'Institut Gustave Roussy, introduit la distinction fondamentale entre les deux sous-types d'oncologues. Les oncologues médicaux gèrent les traitements médicamenteux tels que la chimiothérapie ou l'immunothérapie. Les oncologues radiothérapeutes, dont fait partie l'orateur, traitent les cancers par irradiation. Les connaissances évoluent si rapidement que les informations présentées peuvent nécessiter une mise à jour dans les mois à venir.

    Rôle et Localisation de la Prostate

    La prostate est une glande essentielle possédant une fonction de sécrétion, principalement liée à la sexualité. Elle sécrète le liquide prostatique, qui, avec les vésicules séminales, compose le sperme et contient la protéine PSA. Anatomiquement, cet organe se situe sous la vessie, traversé par l'urètre, et juste en avant de la paroi antérieure du rectum. Cette position carrefour entre les systèmes urinaire et sexuel explique pourquoi les effets secondaires des traitements peuvent être urinaires ou érectiles.

    • Sécrétion du liquide prostatique.
    • Contribution à la liquéfaction du sperme.
    • Passage de l'urètre au centre de l'organe.
    • Proximité immédiate avec la vessie et le rectum.

    Épidémiologie et Amélioration du Pronostic

    Le cancer de la prostate représente le premier cancer chez l'homme en France, avec environ 61000 nouveaux cas annuels, juste après le cancer du sein. Un homme sur neuf en France est diagnostiqué avec un cancer de la prostate chaque année. Les courbes présentées illustrent des tendances encourageantes concernant la gestion de cette maladie.

    Tendance de l'Incidence et de la Mortalité

    La courbe d'incidence (en rouge) montre une légère augmentation entre 2000 et 2010, principalement attribuée à l'intensification du dépistage par le dosage du PSA. Cependant, la courbe de mortalité (en bleu) est en nette diminution. Cette amélioration s'explique par un diagnostic plus précoce, permettant d'intervenir sur la maladie lorsqu'elle est plus sensible aux traitements, et par des améliorations thérapeutiques substantielles.

    Alors qu'on découvre de plus en plus de cancer de la prostate, les messieurs meurent de moins en moins.
    Stade de la maladie
    Survie à 5 ans (probabilité d'être vivant)
    Localisé
    100 %
    Métastatique
    Inférieure (corrélée au stade initial)

    Facteurs de Risque et Diagnostic Initial

    Le premier facteur de risque majeur est l'âge, l'âge moyen au diagnostic se situant autour de 70 ans. Le deuxième facteur, particulièrement important, concerne l'origine ethnique : les patients antillais ou africains présentent deux fois plus de risque de développer des cancers de la prostate, qui sont également deux fois plus graves.

    Causes et Dépistage

    Des facteurs héréditaires et génétiques sont suspectés, incluant les mutations du gène BRCA2. Des facteurs environnementaux, comme l'exposition au pesticide chlordecone dans les bananeries des Antilles, ont dramatiquement augmenté les taux de cancer, reconnaissance professionnelle datant de seulement deux ans. Dans 90 % des cas, le cancer est détecté sans aucun symptôme, uniquement via une prise de sang.

    • Âge avancé (probabilité augmentant après 70 ans).
    • Origine ethnique (risque doublé pour les populations africaines/antillaises).
    • Antécédents familiaux et mutations génétiques.
    • Exposition environnementale (ex: Chlordécone).

    Le Rôle du PSA

    L'élévation du PSA incite à consulter l'urologue. Il est fondamental de comprendre que le PSA est spécifique de la prostate, mais pas spécifiquement du cancer. Un taux élevé signifie que la prostate fonctionne un peu plus que la normale, ce qui peut résulter d'une infection urinaire, d'une prostatite, ou même d'une activité sexuelle récente. L'urologue doit interroger le patient pour éliminer ces causes avant de suspecter une malignité.

    Bilan d'Extension et Classification de l'Agressivité

    L'examen indispensable pour analyser la prostate localement est l'IRM de la prostate. Si une cible est identifiée, des biopsies sont réalisées. Ces biopsies établissent le diagnostic histologique et permettent de déterminer le score de Gleason, qui mesure l'agressivité des cellules.

    Détermination de l'Agressivité

    Le score de Gleason varie de 6 à 10 et témoigne de la vitesse de multiplication cellulaire. Ces trois critères (PSA, extension locale évaluée par toucher rectal ou IRM, et score de Gleason) sont combinés pour établir un score de risque : très bas, intermédiaire ou haut risque de récidive. Cette classification est essentielle pour orienter la stratégie thérapeutique adaptée au patient.

    C'est en mettant les maladies dans ces cases là que ça nous permet de nous dire bah il faut proposer ce type de traitement à ces patients.

    Imagerie d'Extension

    Les bilans d'extension (scintigraphie osseuse, TEP-scanner) sont réservés aux cancers jugés à risque intermédiaire ou élevé, car la probabilité de métastases est nulle pour les cancers à très bas risque, rendant la recherche inutile. Une avancée majeure est le TEP-scanner au PSMA, qui utilise un produit radioactif se fixant sur les récepteurs PSMA des cellules cancéreuses, permettant de détecter des lésions millimétriques invisibles auparavant.

    Prise en Charge des Cancers Localisés

    Lorsqu'un cancer est jugé localisé (très bas risque ou imagerie négative), l'objectif est la guérison complète. La prise en charge curative repose sur deux piliers : la prostatectomie radicale, qui consiste à retirer la prostate et à réaliser une anastomose vésico-urétrale, ou la radiothérapie externe, utilisant une machine pour focaliser des rayons X de haute énergie sur la zone cible.

    La Curithérapie

    La curithérapie est une modalité de radiothérapie interne. Elle implique l'implantation directe d'éléments radioactifs (grains d'iode) dans la prostate, réalisée sous anesthésie générale en piquant des aiguilles à travers le périnée. C'est une irradiation interne de la prostate.

    Méthode
    Voie d'accès
    Antibioprophylaxie
    Biopsie Transrectale
    Au travers du rectum
    Recommandée (risque d'infection urinaire)
    Biopsie Transpérinéale
    Au travers du périnée
    Non nécessaire (risque extrêmement réduit)

    Stratification du Risque et Surveillance Active

    Le tableau de stratification du risque est l'outil quotidien utilisé pour déterminer l'agressivité du cancer. Plus on va vers la droite du tableau (haut risque), plus le traitement proposé est intensif, souvent en combinaison (chirurgie suivie de radiothérapie, par exemple). Cependant, pour les cancers à faible risque de récidive, l'approche est radicalement différente.

    La Surveillance Active pour Gleason 6

    Si le cancer est classé Gleason 6, avec un PSA inférieur à 10 et strictement intraprostatique, il est impératif de ne rien faire de curatif. L'essai clinique anglais sur plus de 2000 patients a démontré que la survie à 15 ans était identique (97 %) que le patient soit opéré, radiothérapeuté, ou simplement surveillé, prouvant l'absence d'avantage oncologique au traitement précoce.

    Traiter un cancer Gleason 6 c'est perdre en qualité de vie et ne strictement rien gagner d'un point de vue oncologique.
    • Dosage du PSA tous les six mois.
    • Imagerie par IRM une fois par an.
    • Nouvelles biopsies après un an.
    • Traitement discuté uniquement si progression vers Gleason 7 minimum.

    Traitements pour Risque Intermédiaire/Élevé et Robotique

    Pour les maladies classées à risque intermédiaire ou élevé, la surveillance est écartée au profit d'un traitement curatif. La prostatectomie radicale est de plus en plus réalisée avec assistance robotique. Le robot offre au chirurgien une vision en 3D et une liberté de mouvement à 360 degrés, améliorant significativement son ergonomie.

    Avantages du Robot vs. Laparoscopie Classique

    Les essais comparatifs ont démontré que l'utilisation du robot entraîne moins de pertes sanguines et une durée d'hospitalisation réduite, diminuant les réhospitalisations. Cependant, les résultats oncologiques (marge positive) et les résultats fonctionnels concernant le risque d'incontinence urinaire ne sont pas prouvés comme étant supérieurs à ceux obtenus par laparoscopie classique.

    Hypofractionnement en Radiothérapie

    En radiothérapie, les machines plus précises et la meilleure connaissance de la biologie tumorale permettent l'hypofractionnement. Au lieu de huit semaines de traitement, il est souvent possible de proposer seulement quatre ou cinq séances de rayons (stéréotaxie) avec une dose par séance plus forte, ce qui est plus confortable pour le patient et réduit les allers-retours à l'hôpital.

    Thérapies Ciblées et Maladies Avancées

    Face aux maladies avancées ou métastatiques, le recours à l'hormonothérapie est nécessaire, car le cancer de la prostate est hormono-dépendant : son carburant principal est la testostérone. La base du traitement consiste à supprimer cette hormone masculine, décrivant biologiquement une castration, bien que ce terme sémantique soit évité au profit de médicaments agissant sur les voies cérébrales ou les récepteurs.

    Évolution de la Survie Métastatique

    Grâce à la découverte et à l'association de nouvelles molécules orales ciblant les androgènes, la survie médiane des patients métastatiques a considérablement augmenté. Elle est passée de trois ans avec l'hormonothérapie seule à plus de six ans en 2024, lorsque plusieurs médicaments sont combinés, même si la résistance à la castration reste une situation inéluctable à terme.

    Radiothérapie Vectorisée (PSMA Lutécium)

    Une nouveauté majeure est la radiothérapie interne vectorisée, telle que le PSMA Lutécium. Cette technique couple le marqueur PSMA (qui se fixe sur les cellules cancéreuses) à une bombe radioactive. Lorsque la cellule intègre cette molécule, elle est détruite de l'intérieur, entraînant la disparition des métastases osseuses visibles sur les scintigraphies post-traitement.

    Le Choix du Patient et Perspectives Futures

    Lorsque le cancer est de risque intermédiaire ou élevé et que le patient est éligible à la fois à la chirurgie et à la radiothérapie, les résultats oncologiques étant équivalents, le patient se retrouve au centre d'une décision délicate. Des facteurs comme l'extension aux ganglions ou la fonction urinaire préexistante aident à orienter la discussion, mais la préférence personnelle demeure le critère prépondérant.

    L'Accueil Prostate : Un Modèle d'Information

    Le modèle d'accueil prostate, mis en place à Gustave Roussy, permet au patient de rencontrer successivement l'urologue (pour la prostatectomie) et le radiothérapeute (pour les rayons et la curiethérapie). Cette démarche d'information claire et loyale est cruciale, car il a été constaté qu'un patient sur deux modifiait son choix initial après avoir entendu les deux perspectives.

    • Extension de la maladie (favorise les rayons si atteinte ganglionnaire).
    • Fonction urinaire (favorise la prostatectomie si prostate très volumineuse).
    • Préférence personnelle du patient concernant les effets secondaires (érection, incontinence).

    Place de l'Intelligence Artificielle

    L'intelligence artificielle (IA) est de plus en plus intégrée dans le processus. Elle permet d'obtenir des réponses pronostiques plus précises sur les lames de biopsie et d'analyser l'imagerie. Dans le métier de radiothérapeute, les logiciels basés sur l'IA dessinent désormais automatiquement les volumes à irradier sur les scanners de préparation, faisant gagner un temps considérable tout en nécessitant une vérification humaine.

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