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    Cédric VILLANI - Introduction à la théorie de la mesure (intégration de Lebesgue) - Extraits

    Valuable insights

    1.La théorie de la mesure équivaut à l'intégration: La théorie de la mesure, dans ce contexte, est comprise comme une théorie de l'intégration, visant à quantifier des grandeurs telles que longueurs, surfaces ou volumes en mesurant leurs composants. L'intégration de Lebesgue est la théorie qui s'est imposée.

    2.Les trois principes fondamentaux de Fourier: Fourier a établi que toute fonction peut s'écrire comme somme de sinusoïdes, liant la régularité aux coefficients de Fourier, et postulant l'impossibilité d'une localisation parfaite en fréquence et position.

    3.L'intégrale de Riemann et l'approximation par rectangles: L'intégrale de Riemann repose sur l'approximation d'une fonction par des fonctions en escalier, définies comme une union de rectangles dont l'aire est calculable, nécessitant la cohérence du choix des subdivisions.

    4.La généralisation motivée par la physique: La résolution d'équations physiques impliquant des fonctions générales a engendré une motivation considérable pour généraliser la notion de fonction, stimulant le développement de la théorie des ensembles au XIXe siècle.

    5.La distinction Riemann vs. Lebesgue: L'intégrale de Riemann somme verticalement (par tranches de domaine), tandis que l'intégrale de Lebesgue somme horizontalement en regroupant les valeurs de même nature, une distinction conceptuelle majeure.

    6.La puissance de l'intégrale de Lebesgue: Bien que conceptuellement plus abstraite et moins immédiate à calculer que celle de Riemann, l'intégrale de Lebesgue offre une puissance inimaginable pour la gestion des problèmes et le passage à la limite.

    7.Contexte de la refonte mathématique du XXe siècle: L'émergence de Lebesgue coïncide avec la refonte des bases mathématiques suite aux paradoxes logiques, et elle est intimement liée aux travaux français sur la définition des ensembles mesurables.

    8.L'héritage de Lebesgue dans l'analyse fonctionnelle: Les idées de Lebesgue ont été reprises par des mathématiciens comme Banach pour formaliser l'analyse fonctionnelle et introduire les espaces $L^p$, définissant leur norme par l'intégrale généralisée.

    Introduction et contexte général

    L'objet de cette étude porte sur la théorie de la mesure, qui, dans sa pratique, équivaut à la théorie de l'intégration. Il s'agit de mesurer une quantité, qu'il s'agisse de calculer des longueurs, des surfaces ou des volumes, en quantifiant tous les composants de l'objet étudié. L'intégration qui s'est imposée est celle de Lebesgue. Cette année est particulière, marquant les 150 ans de Lebesgue, avec des célébrations organisées notamment par l'Académie des Sciences, soulignant l'importance de ses contributions fondamentales au domaine.

    Contexte historique et motivation

    La première séance se concentre sur le contexte historique et la motivation : pourquoi une théorie de l'intégration est-elle nécessaire, pourquoi a-t-elle nécessité plusieurs révisions, et pourquoi celle de Lebesgue a-t-elle finalement prévalu ? Même pour les spécialistes qui utilisent cet outil des centaines de milliers de fois, certains aspects demeurent complexes.

    Pour les spécialistes, même pour les experts, même pour des gens comme moi qui ont utilisé des littéralement des centaines de milliers de fois dans leurs écrits et leurs formules d'intégrale, il reste des choses qui sont presque mystérieuses.

    De l'analyse de Fourier à l'intégrale de Riemann

    Fourier a dégagé les principes fondamentaux de l'analyse qui porte son nom. Premièrement, toute fonction suffisamment régulière peut s'écrire comme une somme de sinusoïdes, lesquelles forment un alphabet élémentaire pour représenter toutes les fonctions. Deuxièmement, plus la fonction est lisse, moins les grandes fréquences sont représentées, établissant un lien entre la régularité et les coefficients de Fourier, tenus par des formules intégrales.

    Les principes de Fourier

    • Toute fonction peut se développer comme une somme de sinusoïdes, formant un alphabet élémentaire.
    • La régularité est liée aux coefficients de Fourier : plus la fonction est lisse, moins les grandes fréquences sont représentées.
    • Le principe d'incertitude stipule qu'il est impossible qu'un signal soit parfaitement localisé à la fois en fréquence et en position.

    Généralisation de la notion de fonction

    Le fait d'être amené à résoudre des équations physiques sur des fonctions de plus en plus quelconques a provoqué une motivation considérable pour généraliser la notion de fonction au cours du XIXe siècle. Vers la seconde moitié du siècle, les mathématiciens ont travaillé de plus en plus sur des fonctions génériques, développant le langage de la théorie des ensembles. Les grands noms de cette époque incluent Cantor pour la théorie des ensembles, ainsi que Weierstrass et Riemann.

    Définition de l'intégrale de Riemann

    L'intégrale de Riemann date des années 1850. Pour une fonction donnée, la méthode consiste à trouver une primitive, dont la différence des valeurs donne l'intégrale sur l'intervalle. En l'absence de primitive, on raisonne en fonction de l'aire sous la courbe. Riemann postule que ce que l'on sait calculer, ce sont les aires constituées d'une union de rectangles, car l'aire d'un rectangle est connue.

    Méthode
    Description
    Approximation par rectangles
    On approche la fonction par le dessous et par le dessus par des fonctions en escalier.
    Fonction en escalier
    Définie par un ensemble fini d'intervalles et de valeurs associées (aire = somme des ai * yi).

    Il est crucial de vérifier que le résultat obtenu, l'intégrale de la fonction en escalier, est indépendant du choix des intervalles et de leur subdivision. Quelle que soit la façon dont la fonction est écrite comme somme de fonctions indicatrices d'intervalles, l'addition des aires des rectangles constitutifs doit produire le même nombre final, qui est alors défini comme l'intégrale de la fonction en escalier.

    De l'intégrale de Lebesgue au groupe de Lwów

    Au début du XXe siècle, la nécessité de s'approprier les notions mathématiques conduit à une abstraction accrue. Cette période est marquée par des problèmes logiques, comme le paradoxe de Russell, nécessitant une refonte de l'édifice mathématique. C'est précisément à ce moment que surgit l'intégrale de Lebesgue, dans un contexte français où Borel et Baire s'intéressaient à définir comment décrire les ensembles de façon générale, menant à la notion d'ensembles mesurables et boréliens.

    Contexte de la théorie de mesure

    Lebesgue, dès sa thèse, introduit sa mesure. L'intégrale de Riemann est illustrée par le paiement d'une dette en réglant les échéances au fur et à mesure qu'elles se présentent (sommation verticale). L'intégrale de Lebesgue est illustrée par le fait de réunir les billets de même valeur avant d'effectuer le paiement, donnant ensemble les signes monétaires de même valeur (sommation horizontale).

    Dans un cas, ce qui est très important c'est l'espace de départ. Dans l'autre cas, ce qui est très important, c'est l'espace d'arrivée.

    Distinction Riemann vs. Lebesgue

    L'analogie monétaire montre que pour Riemann, l'espace de départ (les réels, les entiers) est très important car la sommation dépend de l'ordre d'apparition des valeurs. Pour Lebesgue, puisque l'on regroupe les valeurs de même nature, l'espace d'arrivée, qui est toujours l'espace des réels pour les fonctions à valeur réelle, devient prépondérant, conférant une finesse considérable au procédé.

    Caractéristique
    Intégrale de Riemann
    Intégrale de Lebesgue
    Méthode de sommation
    Verticale (par tranches de domaine)
    Horizontale (par tranches de codomaine)
    Importance de l'espace de départ
    Très important (dépend de la structure)
    Moins important
    Puissance
    Limitée
    Considérable en matière de généralisation et passage à la limite

    L'impact sur l'analyse fonctionnelle

    La théorie est rapidement reprise, menant à la naissance de l'analyse fonctionnelle au début du XXe siècle. Cette discipline cherche à faire des raisonnements mathématiques en s'intéressant à l'espace géométrique de l'ensemble des fonctions. Un espace fonctionnel est un ensemble de fonctions doté d'une structure, comme une distance ou un produit scalaire, qui met de la géométrie sur cet ensemble. La démarche, implicite chez Fourier, est rendue explicite par le groupe d'analystes polonais.

    • Steinhous
    • Nicodimme
    • Banach (le plus emblématique)

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