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    À la recherche des œuvres perdues (2) - William Marx (2021-2022)

    { "takeaways": [ { "title": "La gestion accapare le temps créatif de Barthes", "description": "Roland Barthes se plaignait d'être submergé par la gestion, estimant que cinq heures de son travail étaient gaspillées par ces tâches administratives, au détriment de la création pure." }, { "title": "Le rêve d'une vita nova barthesienne", "description": "Barthes aspirait à une « vita nova », une nouvelle vie libérée des pressions de la demande et des requêtes incessantes, cherchant à rompre avec l'éternel recommencement de ses activités." }, { "title": "L'écriture pour rien, un fantasme rare", "description": "Il est rapporté que Barthes n'a écrit qu'un seul texte sans but ni contrepartie avant 1946, tous ses autres travaux étant des réponses à une incitation ou à une commande explicite." }, { "title": "La commande comme moteur et fardeau", "description": "L'auteur souligne l'ambivalence de Barthes face à la commande, qu'il accueillait comme une incitation nécessaire pour travailler, tout en la subissant comme une peine ou un asservissement." }, { "title": "Le fantasme de l'écrivain supérieur non publiant", "description": "L'idéal de Barthes, influencé par Flaubert, considérait l'écrivain supérieur comme celui qui ne publie pas, l'écriture essentielle étant l'acte non médiatisé par l'industrie éditoriale." }, { "title": "La publication comme concession ambivalente", "description": "La publication représentait pour Barthes un pis-aller, un compromis ou une échappatoire par rapport à l'écriture intransitive, générant une mauvaise conscience persistante chez l'auteur." }, { "title": "Lévi-Strauss et la méfiance face à la sollicitation", "description": "Claude Lévi-Strauss adoptait une attitude différente de Barthes face à la commande, voyant dans la sollicitation un détournement qui risquait de déterminer toute la production intellectuelle." }, { "title": "La perversion inhérente à la commande", "description": "Toute commande engendre des effets pervers, incitant à la désobéissance ou à la subversion des termes du contrat, poussant l'auteur à créer un texte en porte-à-faux." }, { "title": "Critique acerbe de Camus par Barthes", "description": "Dans le bulletin du Club du meilleur livre, Barthes critique *L'Étranger* et *La Peste* avec condescendance, les réduisant à des produits de consommation intellectuelle." }, { "title": "Profession de foi marxiste dans un bulletin publicitaire", "description": "En réponse à la réplique d'Albert Camus dans le même numéro, Barthes affiche une adhésion proclamée au matérialisme historique, satisfaisant les responsables du club." } ], "chapters": [ { "title": "Introduction au Séminaire et Œuvres Perdues", "startTime": 0.35, "content": [ { "type": "paragraph", "content": "La séance de séminaire sur la recherche des œuvres perdues s'ouvre avec l'intervention d'Antoine Compagnon, invité par William Marx. Ce dernier avait sollicité Compagnon pour une série de conférences d'une heure, dont la première est annoncée pour ce jour. Le sujet retenu, « Les livres que Roland Barthes n'a pas écrit », répondait à la thématique générale du cours. L'intervenant exprime le sentiment de posséder lui-même de nombreuses « œuvres perdues » sous forme de dossiers numériques, et voit dans cette invitation l'occasion de reprendre une enquête négligée sur les écrits jamais finalisés par Barthes." }, { "type": "subheading", "content": "Hommages et Contexte Académique", "startTime": 69.09 }, { "type": "paragraph", "content": "L'orateur salue chaleureusement l'assistance pour ce début d'année 2022. Il rappelle que cette série de quatre leçons s'inscrit dans le cadre du cours de Marx intitulé « À la recherche des œuvres perdues ». L'enquête sur les livres non écrits de Barthes avait été initialement amorcée à l'occasion du centenaire de sa naissance en 2015, date marquée par les attentats du Bataclan qui avaient interrompu le colloque initialement prévu." }, { "type": "list", "content": "L'amorce de cette recherche s'est concrétisée par deux communications données par l'intervenant : une à Londres, et une seconde à New York, cette dernière ayant été prononcée peu avant l'annonce de la disparition de son ami et hôte, Tom Bishop.", "items": [ "Communication à Londres, à l'invitation de Diana Knight et Michael Sheringham.", "Conférence à New York, à l'invitation de Colette Fellous et Tom Bishop." ] }, { "type": "subheading", "content": "Le Dilemme de l'Étendue de l'Ouvrage", "startTime": 365.31 }, { "type": "paragraph", "content": "Le travail sur ces œuvres non écrites avait pris une ampleur intermédiaire, trop vaste pour un simple article, mais insuffisante pour mériter un livre à part entière. Cette situation a conduit l'auteur à laisser le projet en sommeil dans sa « machine ». Il est donc décidé de transformer cette « belle endormie » en un feuilleton de trois semaines, servant de prologue à la recherche générale du séminaire." } ] }, { "title": "Barthes et le Poids de la Gestion Administrative", "startTime": 434.55, "content": [ { "type": "paragraph", "content": "Roland Barthes exprimait fréquemment sa souffrance face à l'accablement des sollicitations externes : lectures de textes inconnus, appels téléphoniques, demandes d'articles, d'entretiens ou de recommandations. Il subissait ce que ses derniers cours au Collège de France appelaient le « poids de la gestion », qu'il notait avec un grand « G ». Cette gestion absorbait une part considérable de ses journées, une situation qu'il jugeait inacceptable car elle détournait du travail essentiel." }, { "type": "quote", "content": "« Cinq heures au travail créatif, cinq à la gestion, c'est énorme. La gestion pure coûte autant que la création. »", "startTime": 506.4 }, { "type": "subheading", "content": "La Conversion de 1978 et la Rupture", "startTime": 614.23 }, { "type": "paragraph", "content": "La décision prise le 15 avril 1978, relatée dans le cours sur « La préparation du roman » (1979-1980), est présentée comme une conversion authentique, comparable à celles de Claudel ou Pascal. Cette résolution impliquait que toute la vie future de Barthes devait être consacrée à la littérature et aux projets de roman, bannissant les besognes parasitaires de la gestion. Une des premières conséquences pratiques de cette résolution fut le changement de numéro de téléphone, y compris sur la liste rouge, afin de se protéger de la demande." }, { "type": "list", "content": "Malgré ce rêve de retraite, la demande et la commande restaient nécessaires à la productivité de Barthes, car il dépendait du flux constant de sollicitations pour se motiver. Il travaillait parce qu'on lui commandait quelque chose, trouvant dans les délais un élan indispensable.", "items": [ "La production de Barthes avait souvent commencé sous forme de commandes, dès ses premiers articles pour Maurice Nadeau en 1947.", "Les journaux et revues comme *Esprit*, *Lettres Nouvelles* ou *Communication* avaient été des facilitateurs dynamiques, puis pressurants." ] } ] }, { "title": "L'Écriture pour Répondre à l'Incitation", "startTime": 845.04, "content": [ { "type": "paragraph", "content": "Dans un entretien avec Jean Thibodeau en 1971, Barthes confie n'avoir écrit qu'un seul texte « pour rien » (c'est-à-dire sans but ni contrepartie) : son premier texte de 1946, qui n'a d'ailleurs pas été publié. Tous les autres textes ont été écrits en réponse à une incitation ou une commande. Le terme « incitation » est jugé plus fort que « invitation », car il fournit l'élan nécessaire à la création." }, { "type": "subheading", "content": "Le Mystère et le Métier de l'Écriture", "startTime": 1189.81 }, { "type": "paragraph", "content": "La contradiction fondamentale de l'écriture réside dans sa nature à la fois mystérieuse et professionnelle. Les deux termes, « mystère » et « métier », sont étymologiquement liés au mot latin *ministerium*, confondu avec *mysterium* dans le latin médiéval. Barthes, bien qu'il ait beaucoup publié après 40 ans, était rongé par une mauvaise conscience, voyant la publication comme un compromis par rapport à l'écriture idéale, qui serait gratuite et inutile, une fin en soi." }, { "type": "table", "content": "Comparaison des attitudes face à la commande", "tableData": { "headers": [ "Auteur", "Attitude face à la commande", "Idéal d'écriture" ], "rows": [ [ "Roland Barthes", "Acceptation des commandes, puis tentative de les subvertir ou de les « friches ».", "Écrire pour rien, gratuitement." ], [ "Igor Stravinsky", "Choisir ses commandes, composer ce qui est désiré avant de se le faire commander.", "Composer selon son envie." ], [ "Claude Lévi-Strauss", "Méfiance, usage de la commande comme « sollicitation » détournement.", "Production déterminée par aucune sollicitation extérieure." ] ] }
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