Video thumbnail

    6 Le poids de la stéréotypie de genre 2024

    Valuable insights

    1.Stéréotypes : Constructions sociales, pas différences innées: Les stéréotypes sociaux représentent des croyances partagées sur les caractéristiques des groupes, lesquelles sont construites culturellement et non intrinsèques à l'appartenance sexuelle.

    2.Biais cognitifs issus de la catégorisation: Le cerveau simplifie l'environnement par catégorisation sociale, ce qui engendre des biais comme l'assimilation et le contraste, renforçant l'impression de similarité ou de différence extrême.

    3.La menace du stéréotype impacte la performance: L'activation automatique d'un stéréotype négatif génère des pensées interférentes et du stress, diminuant la performance réelle des individus, même les plus compétents dans le domaine ciblé.

    4.Connaissance suffit pour l'activation automatique: Il n'est pas nécessaire d'adhérer à un stéréotype pour en subir l'influence; sa simple connaissance, stockée en mémoire, permet une réactivation automatique par des indices contextuels.

    5.Performance observée n'est pas compétence réelle: L'interférence cognitive due aux stéréotypes oblige à mobiliser des ressources pour inhiber la réponse automatique, coûtant des millisecondes qui se traduisent par une contreperformance.

    6.Discrimination de genre dans le recrutement scientifique: Des CV identiques reçoivent des évaluations différentes selon le genre, affectant les intentions de recruter, de mentorer et, de manière significative, le salaire proposé initialement.

    7.Stéréotypie scolaire largement répandue: Une proportion importante d'élèves (60 à 80 %) manifeste une stéréotypie forte concernant les probabilités de succès dans les spécialités, et cette perception est stable à travers le cursus.

    8.Nécessité de modèles de réussite basés sur l'effort: Les modèles féminins en science doivent véhiculer l'idée que les compétences se développent par le travail et l'effort, plutôt que de promouvoir un talent inné jugé inaccessible.

    Introduction et Définition des Stéréotypes Sociaux

    Une présentation est introduite par une professeure de psychologie sociale, également vice-présidente d'université en charge de l'égalité femmes-hommes. L'objectif est d'examiner comment les stéréotypes sociaux constituent une cause majeure des différences observées entre filles et garçons, lesquelles sont trop souvent attribuées à des compétences ou traits de personnalité intrinsèques. La nature construite socialement et culturellement de ces différences est soulignée, tout comme la dangerosité de ces stéréotypes qui donnent l'impression que leur contenu est universellement vrai.

    Définition en Psychologie Sociale

    En psychologie sociale, les stéréotypes sont définis comme des croyances partagées à des degrés divers au sein d'une culture ou d'une société. Le point commun essentiel est que ces stéréotypes sont bien connus de tous les membres du groupe. Ces croyances portent spécifiquement sur des caractéristiques, des comportements, des traits de personnalité, ou des compétences/incompétences qui seraient propres aux individus en raison de leur simple appartenance groupale.

    Si l'on en croit les stéréotypes, vous messieurs seriez tous nécessairement et sans exception courageux, compétitifs, audacieux, rationnels et forts en mathématiques.

    La synthèse de la littérature scientifique révèle une caricature extrême des rôles de genre. Les hommes sont stéréotypés comme rationnels et compétents en mathématiques, mais nuls en gestion affective et en lecture. Inversement, les femmes sont dépeintes comme sensibles, émotives, excellentes en lecture et en sciences humaines, mais intrinsèquement nulles en logique, en mathématiques et en orientation spatiale, manquant de leadership.

    Mécanismes Cognitifs : Catégorisation et Automatismes

    Ces stéréotypes sont indissociables du processus de catégorisation sociale, un mécanisme cognitif fondamentalement utile car il permet de simplifier un environnement social extrêmement complexe. Le cerveau, malgré ses capacités extraordinaires, possède des ressources cognitives limitées. La classification des individus en groupes sociaux est donc un outil quotidien pour gérer cette complexité, mais elle entraîne des conséquences caricaturales sous forme de biais perceptuels.

    Les Biais de la Simplification

    • Effet d'assimilation : Les Français sont tous les mêmes ; les femmes sont toutes les mêmes.
    • Effet de contraste : Français et Américains sont perçus comme appartenant à deux planètes différentes.

    La science ne juge pas le contenu véhiculé par les stéréotypes comme vrai ou faux; la question pertinente concerne la diversité, qui est la règle du vivant. Le problème majeur des stéréotypes, quelle que soit leur nature, réside dans la surgénéralisation du contenu qu'ils véhiculent, niant ainsi les différences interindividuelles primordiales dans tous les domaines. Cette influence puissante génère un cercle vicieux donnant l'impression que le contenu stéréotypé est factuel.

    La Tâche de Stroop : L'Automatisme en Action

    Pour illustrer l'activation automatique en mémoire, la tâche de Stroop est présentée. Les participants doivent nommer la couleur de l'encre d'un mot, ignorant le mot lui-même (par exemple, dire « bleu » pour le mot « ROUGE » écrit en bleu). Cette interférence cognitive survient parce que la lecture est une activité automatique chez les normolecteurs. Le cerveau déclenche la lecture du mot, ce qui gêne la dénomination de la couleur de l'encre. Pour donner la bonne réponse, il faut mobiliser l'inhibition pour empêcher la prononciation de la réponse automatique (le mot lu) et sélectionner la bonne réponse.

    L'automatisme cognitif, c'est cette réponse spontanée qui arrive sans effort, ce truc qui pousse là.

    Cette expérience démontre qu'un automatisme, même utile comme la lecture, peut déclencher des erreurs. Contrôler un automatisme a un coût cognitif, mesurable en millisecondes supplémentaires. De même, les stéréotypes sont des automatismes puissants qui associent automatiquement les domaines scientifiques et technologiques aux hommes, et les domaines des humanités et du soin aux femmes, nécessitant un contrôle constant.

    L'Influence sur les Cibles : L'Effet de Menace du Stéréotype

    Un premier ensemble de travaux scientifiques se concentre sur la manière dont les stéréotypes négatifs influencent les personnes qui en sont la cible, connu sous le nom d'effet de menace du stéréotype. Ces travaux, notamment ceux de Claude Steele, examinent comment l'activation automatique d'un stéréotype d'infériorité dans un domaine précis (ex: fille faisant un test de mathématiques) génère des pensées interférentes et une peur accrue de l'évaluation.

    Conséquences sur l'Auto-évaluation et la Performance

    • Diminution des auto-évaluations de compétences psychosociales.
    • Conduite à l'autocensure dans les domaines stéréotypés.
    • Impact sur les performances, même chez les individus les plus compétents du groupe ciblé.
    • Influence directe sur les choix d'orientation future.

    Le mécanisme repose sur l'occupation de la mémoire de travail. Les pensées interférentes et le stress physiologique accru sont détectés par la mémoire de travail, ressource essentielle pour maintenir les données du problème et trouver des stratégies de résolution. Si une partie de cette capacité est détournée pour gérer le stress lié au stéréotype, la tâche complexe ne reçoit pas l'allocation cognitive complète, entraînant une contreperformance.

    Illustration par l'Expérimentation

    Condition de Présentation
    Performance Relative des Filles
    Test de géométrie mathématique
    Inférieure aux garçons
    Test de dessin art plastique
    Supérieure aux garçons

    Cette démonstration expérimentale montre qu'un même test, présenté comme mathématique, entraîne une supériorité masculine, tandis que présenté comme artistique, il inverse les résultats. Il est facile d'influencer les performances en fonction du cadrage. De plus, une étude sur l'ordre de passation des tests (maths vs français) chez des élèves a révélé que passer le test plus confortable (français) en premier permettait aux filles de mieux résister à la menace du stéréotype en mathématiques ensuite.

    L'Influence sur les Porteurs et Évaluateurs

    Un deuxième axe de recherche examine comment les stéréotypes influencent les personnes qui en sont porteuses ou qui évaluent les autres. Être porteur signifie simplement connaître le stéréotype stocké en mémoire à long terme, ce qui permet sa réactivation automatique en présence d'indices contextuels, influençant les jugements même en cas de désaccord profond avec le contenu véhiculé.

    Biais Implicites et Décisions de Recrutement

    Critère d'Évaluation
    Évaluation par Professeurs Hommes
    Évaluation par Professeures Femmes
    Niveau de compétence
    Plus élevé pour le candidat masculin
    Plus élevé pour le candidat masculin
    Intention de recruter
    Plus élevée pour le candidat masculin
    Plus élevée pour le candidat masculin (écart non significatif)
    Intention de mentorer
    Plus élevée pour le candidat masculin
    Plus élevée pour le candidat masculin
    Salaire Proposé
    Plus important pour le candidat masculin
    Plus important pour le candidat masculin

    L'expérimentation sur des CV strictement identiques démontre une discrimination de genre systématique à compétence égale. Les hommes reçoivent des évaluations plus favorables sur la compétence perçue et l'intention de mentorat. Fait notable, les professeures femmes proposent également un salaire initial inférieur pour la candidate féminine, se basant sur leurs propres références salariales, illustrant que la parité dans les comités ne suffit pas à réduire les biais implicites.

    Preuves Empiriques dans le Système Éducatif

    La poursuite de la présentation met l'accent sur les données recueillies auprès des lycéens concernant leurs estimations de probabilité de succès dans les enseignements de spécialité (ES), notamment dans la voie générale et technologique. Ces estimations, qui sont un prédicteur puissant de l'engagement et des choix d'orientation, se révèlent fortement genrées, suivant la logique du stéréotype, malgré l'absence de fondement scientifique prouvant une supériorité biologique ou cognitive des hommes en mathématiques.

    Le Cerveau comme Machine à Inférer

    Le cerveau humain est décrit comme une machine hyper complexe, formidablement apte à inférer, c'est-à-dire à faire des hypothèses et à aller au-delà de l'information immédiatement perceptible. Cette capacité à créer des fictions et à y croire est rendue possible par cette complexité, permettant la naturalisation des convictions. La recherche de simplification et d'automatismes cognitifs est constante, ce qui renforce les stéréotypes une fois établis.

    Discontinuité Performance/Compétence

    • Discontinuité Performance/Compétence : La compétence peut ne pas s'exprimer dans un contexte défavorable.
    • Représentation Subjective : Les croyances sur les groupes (stéréotypes) influencent directement les comportements et les choix.

    Données sur la Stéréotypie Scolaire

    L'analyse des données de la voie générale et technologique montre que les estimations de probabilité de succès sont très genrées : les filles estiment un succès supérieur dans les humanités, tandis que les garçons sont jugés plus aptes dans les domaines scientifiques et numériques. Cette tendance ne s'affaiblit pas avec le temps; au contraire, elle se renforce, même en terminale au moment critique des choix Parcoursup.

    Catégorie d'ISS Genre
    Proportion d'Élèves Affectés (Approximation)
    Contre-stéréotypie (proche de zéro)
    Très faible
    Absence de stéréotypie
    Environ 30 %
    Stéréotypie Forte à Extrême
    Près d'un élève sur deux

    Les résultats sont similaires dans la voie technologique et la voie professionnelle, avec une stabilité remarquable de la distribution statistique (environ 70 % des élèves étant habités par la stéréotypie à des degrés divers). Il est cependant observé que les filles choisissant des options très masculines (comme les Sciences Numériques et Informatiques) montrent des niveaux de stéréotypie légèrement inférieurs à ceux des autres filles, suggérant qu'une altération même partielle du processus peut modifier les choix.

    Conclusion et Implications pour l'Action

    Les conclusions confirment une stéréotypie généralisée affectant entre 60 et 80 % des élèves au moment crucial de leurs choix d'orientation, sans aucun fondement scientifique. Il est impératif de déconstruire ces idées héritées du passé. Les chercheurs insistent sur la responsabilité des enseignants face à ces données, soulignant que les effets observés dans les évaluations standardisées (comme PISA) sont sans commune mesure avec l'ampleur des effets de la menace stéréotypique.

    Stratégies de Contre-Stéréotypie

    • Formation des enseignants : Standardisation des formations basées sur la recherche pour comprendre le fonctionnement cognitif des stéréotypes.
    • Explication aux élèves : Révéler le phénomène de menace du stéréotype pour éviter l'attribution erronée (internalisation de l'échec comme incompétence personnelle).
    • Vision malléable de l'intelligence : Promouvoir l'idée que l'intelligence se développe par l'apprentissage et l'effort, et non comme un don fixe.
    Éviter une attribution causale erronée comme celle-ci, c'est-à-dire internaliser un mauvais résultat par une incompétence, cela se travaille.

    Concernant les modèles de réussite, la mise en avant de figures trop éloignées dans le temps ou ne soulignant que le talent inné est contreproductive. Un bon modèle doit être contemporain des cibles et insister sur le développement des compétences par le travail et l'effort. Enfin, il est nécessaire de suivre l'évolution de ces indicateurs de stéréotypie sur la durée pour évaluer l'impact réel des dispositifs mis en place.

    This article was AI generated. It may contain errors and should be verified with the original source.
    VideoToWordsClarifyTube

    © 2025 ClarifyTube. All rights reserved.